Appartenant à un pays, l’Algérie, qui ne s’est pas signalé par une hostilité vigilante contre la Syrie, les journalistes qui témoignent sur le site du quotidien algérien L’Expression de leur tout récent séjour dans la ville de Deraa, berceau du mouvement de contestation syrien, risquent de n’être pas pris pour des interlocuteurs valables par leurs confrères français. D’autant moins valables qu’ils citent à l’appui de leurs dires le « sulfureux » alter-intello Alain Soral !
Et les Algériens aggravent, en quelque sorte, leur cas dans la mesure où ils n’ont manifestement pas vu à Deraa ce que des journalistes français auraient aimé qu’ils voient : « La vie dans le gouvernorat de Deraa est tout à fait normale et ce que diffusent les chaîne de télévision aux tendances douteuses n’avaient pas de reflet sur le terrain » explique le porte-parole de la délégation, résumant l’impression générale du voyage et des voyageurs.
D’une manière générale, la délégation algérienne reprend les arguments des autorités syriennes, mais ce n’est pas pour autant que ce que ses membres ont vu – des rues calmes, des habitants vaquant à leurs affaires, pas de troubles visibles, si ce n’est les bâtiments publics incendiés – est inspiré par la propagande.
Les chaînes d’info « aux tendances douteuses » se reconnaîtront – elles sont d’ailleurs nommées en fin d’article. Mais au-delà de la formulation, le témoignage des journalistes algériens est suffisamment détaillé pour être crédible, aussi crédible en tout cas que les reportages militants et bâclés de, disons I-Télé et Arte.
« La vie à Deraa est normale et ce que diffusent les chaînes tendancieuses n’a pas son reflet sur le terrain », c’est ce qu’a indiqué une délégation algérienne des médias partie en Syrie récemment.
Cette délégation des médias algériens avait pour objectif de voir sur le terrain ce qui se passe exactement en Syrie alors que les informations contradictoires ne cessaient d’affluer de l’étranger sans qu’aucune précaution ou réserve ne soient prises par certains médias occidentaux et arabes. La ville de Deraa, située au sud de la Syrie, est à en croire ces médias à feu et à sang et la vie y serait infernale.
Cependant, le constat est tout autre selon la délégation algérienne qui était sur les lieux et qui en dit autre chose. « La vie dans le gouvernorat de Daraa est tout à fait normale et ce que diffusent les chaînes de télévision aux tendances douteuses n’avait pas son reflet sur le terrain », précisent les journalistes et reporters algériens.
Les huit membres qui ont pu visiter plusieurs quartiers et qui se sont frottés à la population soulignent encore que « ces chaînes puisent leurs informations de sources qui ne sont pas dignes de foi, les reproduisent et les diffusent et rediffusent afin de faire accroire que la Syrie vit dans le chaos ».
Au cours de sa mission en Syrie, la délégation algérienne s’est rendue au Centre de la radio et de télévision syriennes, non sans avoir mis le pied au Palais de justice, qui ont été la cible des groupes armés.
Dans les rues de la ville, la délégation algérienne a eu également à rencontrer des habitants qui leur ont dressé un tableau sur la situation qui est tout autre que celle décrite par d’autres médias.
« Ce sont des médias de propagande qui s’appliquent à faire valoir des informations mensongères », explique l’intellectuel, journaliste et écrivain, Alain Soral qui avait séjourné plusieurs fois en Syrie dans le cadre de son travail.
La délégation algérienne a même rencontré le gouverneur de la ville de Deraa, Mohammad Khaled al-Hanous, qui aura enfin l’occasion de s’exprimer sur les événements qu’avait connus le gouvernorat, depuis mars dernier.
Il assure que « les rencontres alors avec les délégations populaires et les hommes de religion dans le gouvernorat avaient aidé grandement à l’apaisement de la situation, surtout en donnant suite aux justes revendications des masses ».
L’interlocuteur de la délégation algérienne indique néanmoins que ce qui était des manifestations pacifiques s’est vite transformé « en actes de sabotage et de destruction des biens publics et d’agression contre les postes de police, ce qui avait impliqué l’entrée de l’armée à la demande des citoyens pour rétablir le calme ».
Dans ce contexte le gouverneur de Daraa souligne encore que « les longues frontières de la Syrie avec les pays voisins avaient permis aux groupes terroristes de grandes quantités d’armes ce qui, associé aux campagnes médiatiques haineuses déclenchées par des chaînes telles qu’Al Jazzera et Al Arabya, a donné lieu aux actes de tueries et de mutilation ».
La délégation algérienne recevra également des explications du procureur général de Daraa sur l’attaque contre le Palais de justice de la ville, affirmant que « l’incendie a détruit toutes les pièces à conviction pouvant inculper les coupables ».
Pour sa part, le rédacteur en chef de la Radio algérienne, Akoune Samir, déclare : « Les destructions que nous avons pu constater sur le terrain démontrent l’existence de personnes qui voulaient paralyser la vie publique, mais contrairement à ça nous avons constaté dans les rues que les gens mènent une vie normale ».
A son tour Nouari Ghlab, de l’APS, a soutenu que toutes les informations diffusées par certaines chaînes satellitaires qui parlaient de bouclage de la ville sont finalement fausses.
Il souligne : « Nous avons visité différentes rues de la ville et nous n’avons rien constaté de ce que prétendaient ces chaînes, ce que nous avons relevé c’était plutôt des actes de destruction et d’incendie au Centre de la radio et de la télévision et au Palais de justice ».
De son côté, Lotfi Salimi, qui représente la Télévision algérienne, a assuré que « la délégation allait transmettre la vérité telle qu’elle est et non comme le font les chaînes satellitaires qui tentent de semer le doute et la confusion en Syrie ». Là, ce sont des journalistes algériens qui témoignent, sous aucune pression, et non pas des Syriens.
La vérité vient certainement d’être dévoilée au grand jour, sous son vrai visage, pour dire stop aux mensonges d’Al Jazeera et Al Arabya, ayant perdu toute notion de déontologie et du devoir envers la profession.