La Coalition israélienne des Femmes pour la paix qui a mis en place la base de données www.whoprofits.org qui recense les profiteurs de l’occupation israélienne, nous envoie cet état des lieux important.
"La Haute Cour de Justice israélienne légalise l’exploitation des ressources naturelles dans les Territoires Palestiniens Occupés 2011 restera gravé dans notre mémoire comme l’année au cours de laquelle le parlement israélien a intensifié sa législation antidémocratique, tandis que la Haute Cour de Justice israélienne a une fois de plus validé l’exploitation économique structurelle des Territoires Palestiniens Occupés.
Le lundi 26 décembre, la Haute Cour israélienne de Justice a rejeté une demande déposée par l’organisation Yesh Din, qui contestait la légalité de l’emploi des ressources naturelles extraites par 11 entreprises qui exploitent des carrières et des mines en Cisjordanie Occupée. Cette validation s’ajoute à l’aval que la Haute cour de justice a déjà donné pour les implantations israéliennes et le Mur de Séparation.
Les conclusions de whoprofits.org, qui ont fourni des preuves dans le cadre des poursuites contre les activités des entreprises dans les Territoires Palestiniens Occupés, ont montré que 94% des matériaux extraits par les entreprises d’exploitation des carrières et des mines, actives dans la Zone C qui est sous contrôle israélien, sont utilisés pour la vente en Israël. Les entreprises transfèrent une partie de leurs bénéfices à ’l’administration civile israélienne’ dans les TPO, qui, à son tour, facilite leurs activités. Une infime partie des matériaux est vendue aux Palestiniens. Une main en frotte une autre afin de servir les intérêts de l’occupant, contrairement au devoir d’Israël, selon le droit international humanitaire, de protéger les biens publics dans les Territoires Occupés, y compris les ressources naturelles.
Avec cette décision, le statu quo de l’exploitation économique a été légalisé et les entreprises ont obtenu l’autorisation de continuer leurs activités sans problème.
Cette décision est fondée sur de faux raisonnements. La Haute Cour, comme les entreprises qui exploitent le travail des ouvriers palestiniens, soutient que l’exploitation des carrières en Cisjordanie donne aux Palestiniens des perspectives d’emplois. Invoquant l’accord provisoire israélo-palestinien qui laisse les carrières de la zone C sous contrôle israélien, la cour a décidé que l’Autorité Palestinienne avait donné son accord pour l’exploitation des carrières.
L’invocation de l’accord provisoire est anachronique à tous les points de vue : il n’y a aucun consentement relatif à ce secteur en ce qui concerne cet accord (depuis longtemps inexistant), et même s’il y en avait, l’AP n’a pas qualité pour consentir, pour le compte de la population sous occupation, à l’exploitation des ressources naturelles et aux violations des droits humains qui en dérivent. La Haute Cour a recommandé en fait qu’Israël n’ouvre pas de nouvelles carrières en Cisjordanie, admettant ainsi que les ressources extraites devraient être protégées de la surexploitation.
Pourtant, elle n’a absolument pas reconnu que la surexploitation en faveur de l’occupant, est à l’ordre du jour depuis plus de 40 ans. La décision de la cour perpétue une situation dans laquelle les Palestiniens continuent à souffrir de l’expropriation de leurs terres, du manque d’eau et d’autres choses indispensables, tandis que l’état israélien et les entreprises privées profitent du pillage des ressources naturelles des territoires occupés, en grave violation du droit international humanitaire, des critères des droits humains internationaux et des codes de conduite des entreprises concernant la responsabilité sociale."
Pour plus de renseignements sur l’affaire et sur les entreprises, consulter notre base de données www.whoprofits.org
L’avocat israélien Michael Sfard souligne : « Exploiter les ressources naturelles d’un territoire occupé au bénéfice d’un état occupant est du pillage »