Régulièrement, les gardiens de la Révolution iraniens (les pasdarans) procèdent à des tirs de missiles balistiques dans le cadre d’exercices militaires. Appelés "Grand Prophète 7", ceux qui ont commencé le 2 juillet, pour trois jours seulement, se déroulent dans le Dasht-e-Kavir, une région désertique située dans le centre de l’Iran.
Selon le général Amir Ali Hajizadeh, le commandant des forces aérospatiales des pasdarans, ces manoeuvres visent à « envoyer un message aux nations aventureuses » tentées « d’attaquer l’Iran ». En clair, il s’agit d’Israël, qui a menacé de s’en prendre au programme nucléaire iranien, ainsi que des Etats-Unis, que Téhéran associe à l’Etat hébreu.
Au cours de l’exercice « Grand Prophète », pratiquement tous les modèles de missiles iraniens ont été tirés : les Shahab 1,2 et 3 (le dernier ayant une portée de 2.000 km), le Qiam (500-700 km), le Fateh (200 km) et le Tondar, qui est en réalité un engin de croisière.
Mais, a précisé Téhéran, ces missiles n’ont pas été lancés au hasard : ils ont visé la « réplique d’une base aérienne » appartenant à une « force extérieure à la région » afin de « vérifier la précision et l’efficacité » des tirs de ces engins.
Et selon le général Hossein Salami, le numéro deux des pasarans, les missiles, tirés depuis plusieurs régions différentes, ont atteint leur objectif « avec 100% de succès ». D’après l’agence Isna, une autre démonstration de force est prévue, cette fois avec des « drones bombardiers », qui pourraient être des « Karrar » (assaillant).
Le premier exemplaire de cet appareil avait été dévoilé par Téhéran en août 2010. Selon les informations données à l’époque par les autorités iraniennes, le Karrar serait en mesure d’emporter 4 missiles ou deux bombes de 133 kg chacune, sur une distance de 1.000 km en évoluant à une vitesse pouvant aller jusqu’à 900 km/h.
En cas de frappes sur ses installations nucléaires, l’Iran a déjà fait savoir son intention de s’en prendre à Israël ainsi qu’aux bases américaines situées non seulement dans le golfe Persique mais aussi en Turquie, pays qui doit accueillir le radar de détection avancée du bouclier antimissile de l’Otan.
Pour cela, Téhéran ne peut compter que sur ses missiles balistiques étant donné que ses forces aériennes ne disposent pas de bombardiers capables de mener une telle action et la puissance de feu de sa marine est limitée.
Cela étant, les négociations portant sur le programme nucléaire iranien, et dont l’issue favorable permettrait d’éviter une opération militaire israélienne, restent dans l’impasse après 3 rounds de discussions (Istanbul, Bagdad et Moscou) entre l’Iran et le groupe 5+1 (France, Etats-Unis, Royaume-Uni, Chine, Russie, Allemagne).