Des musulmans chinois de la province du Xinjiang (nord-ouest de la Chine) se battent en Syrie contre le gouvernement de Bachar el-Assad aux côtés d’Al-Qaïda et d’autres groupes extrémistes, a rapporté lundi un journal officiel chinois, le Global Times.
Le journal précise que depuis le mois de mai, des membres de la minorité ethnique ouïghoure se sont rendus en Syrie pour combattre, aidés dans leur voyage par des groupes opposés à la domination de Pékin sur la province du Xinjiang.
Les groupes financent leurs activités grâce au trafic de drogues et d’armes, au vol et aux enlèvements, et fournissent un entraînement aux "séparatistes, criminels et terroristes" ayant fui la province, selon des responsables anti-terroristes cités anonymement par le journal.
"Après avoir reçu des ordres d’Al-Qaïda, les terroristes de Chine sont venus en Syrie pour rencontrer des djihadistes déjà sur place avant de former des groupes pour les lignes de front", a déclaré un de ces responsables.
S’il est connu que des combattants étrangers sont présents en Syrie, c’est la première fois que la présence de Chinois est mentionnée.
L’information du Global Times n’a pas pu être vérifiée dans l’immédiat, mais un expert chinois en anti-terrorisme, Li Wei, déclare que des combattants ouïghours ont pris part aux combats qui ont secoué la Tchétchénie et l’Afghanistan et maintiennent une présence active au sein des communautés musulmanes de l’Asie du sud-est jusqu’au Moyen-Orient.
"Qu’ils y soient doit être vérifié par les faits, mais l’histoire laisse entendre que c’est une possibilité", souligne Li Wei, directeur du centre de recherche sur l’anti-terrorisme à l’Institut chinois des relations internationales contemporaines.
La province du Xinjiang est secouée occasionnellement par des violences contre le pouvoir central de Pékin. L’épisode le plus grave, en 2009, a fait près de 200 morts, principalement des civils.