La censure est un mur, qui toujours se fissure, disait le poète Li Pong, alias Bob, il y a 5 000 ans. Ne passons pas par 33 chemins : les forces occultes ont érigé un mur entre les Français et les élites, d’où ne filtre que le discours autorisé, dans un sens comme dans l’autre.
Appelons ça l’autoroute de l’information. Généralement, elle va du haut vers le bas. C’est pourquoi l’image d’un plafond entre les élites et le peuple avec un ascenseur au milieu (les médias) transportant la parole (et quelques « élus » du peuple) est plus pratique.
Dès que ça commence à chauffer en bas, à gueuler un peu, l’ascenseur se bloque dans le sens de la remontée, pas dans le sens de la descente, et la propagande haut-bas prend le pas sur l’échange d’informations. C’est du 100 % descente.
Le canal se bouche, le Système se bouche les oreilles, la parole ne remonte plus par l’ascenseur républicain, et les grenades de désencerclement commencent à tomber : c’est le chaos. On sait tous ça.
Une fois que l’élite se sent à l’abri du peuple, l’ascenseur étant bloqué et les grenades balancées, la rupture est consommée, il n’y a plus de lien entre le haut et le bas, le mur horizontal (le plafond, pour ceux qui suivent) est bien en place.
Or, c’est là où les fissures apparaissent, un peu comme les brins d’herbe au milieu des plaques de béton. Eh oui, une petite herbe de rien du tout arrive à fissurer le béton, du moins à se glisser entre ses constituants, qui ne sont au fond que des miettes, du sable.
À ce moment-là, il n’y a plus rien à faire pour les élites que constater les dégâts, après avoir fait appel à une tondeuse, qui ne s’attache qu’au symptôme, pas à la maladie. En fait de maladie, les malades sont en haut, pas en bas. Disons que les élites et le peuple ne souffrent pas de la même chose. Les uns souffrent d’égoïsme et de peur, les autres de l’égoïsme et de la peur des premiers. Nuance.
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Après cette longue parabole new age, passons à l’application, c’est-à-dire à l’actu. Une certaine « Jeunesse française juive » vient de menacer Élise Lucet, qui a eu l’outrecuidance de diffuser un reportage dans sa case sur les crimes israéliens. Et encore, le doc est bien sage.
Est-ce l’influence de leurs aînés ou de leurs ancêtres, toujours est-il que la JFJ, à ne pas confondre avec les JMJ, se prend pour l’Intérieur et se permet de menacer une des dernières journalistes honnêtes du service public, ce qui veut tout dire. L’honnêteté est sous surveillance.
Le 18 avril 2024, @EnvoyeSpecial a diffusé un reportage présentant une femme palestinienne éplorée découvrant les ruines de sa maison bombardée. Les journalistes d’Envoyé Spécial indiquent que le reportage a été réalisé par un journaliste présenté comme fiable, Mohamed Ahmed,… pic.twitter.com/5y18ggnwCX
— Jeunesse Française Juive | JFJ (@assoJFJ) November 20, 2024
Le fil entier est ici.
Il y en a qui ont été programmés à la Pavlov : dès qu’ils entendent le mot juif, ils sortent leur revolver, en l’occurrence un avocat, ou plutôt une armée d’avocats. D’ailleurs, on dirait qu’il n’y a en fin de compte qu’une bande d’avocats.
Où est passé l’humour juif ?
Le site Balance ton antisémite (BTA) – dont l’objectif consiste à multiplier l’audience des prétendus antisémites –, a sauté sur un malandrin qui a eu l’audace de faire un sketch sur son mariage juif. Il est corse, elle est juive, tous deux français, enfin à moitié, et le gars raconte le double choc culturel.
Alexis Tramoni devrait abandonner son sourire « communicatif » permanent et éviter les « tu vois », signe d’immaturité. Mais il a le cran de casser un peu le mur de la peur, qui a vite été reconstruit après le passage du cyclone Dieudonné.
Figurez-vous que mus par leur délire paranoïaque, les BTA ont aussitôt, et probablement sur dénonciation, promis mille morts à l’humoriste. Malheureusement, dans leur élan procédurier, ils n’ont pas vérifié le contenu, et se sont plantés en beauté. Ils ont aussitôt viré leur tweet menaçant. Le voilà.
« Sketchs aux relents antisémites » (SARA), alors que le mec va se convertir, les blaireaux !