Titre du journal Libération du 22 mai 2022 : « Plan social chez Vallourec : à Saint-Saulve, l’amertume et la défiance. »
L’annonce de la fermeture de l’usine qui employait encore une centaine de salariés dans la petite commune du Nord n’a pas surpris les salariés et élus locaux, qui dénoncent un abandon programmé. Mais la montagne d’argent public dépensé à perte pour sauver l’activité sidérurgique de Vallourec interroge.
Quand la gauche climatisée déplore les effets dont elle chérit les causes. Démonstration par Contrepoints.
Mélenchon chez Vallourec en 2016
Certains ont voulu s’étonner de l’annonce récente de suppressions d’emplois dans l’entreprise Vallourec d’origine française spécialisée dans la production des tubes en acier sans soudure. C’est l’occasion d’expliquer une nouvelle fois comment fonctionne l’industrie : si un pays ne possède ni les matériaux de base ni le marché, c’est-à-dire les clients, la transformation, la production, l’industrie se délocalise en se rapprochant des uns ou de l’autre.
Vallourec avait besoin de minerai de fer et d’aciéries d’une part et d’autre part d’un secteur pétrolier et gazier dynamique en France pour se développer. Nous n’avons plus de mines de fer et nous ne voulons plus de pétrole et de gaz : Vallourec ne peut donc rester en France que pour des activités marginales, soit moins de 30 % de son activité et va devoir choisir le meilleur pays en termes d’environnement industriel en Europe qui ne représente plus que moins de 15 % de ses ventes. Les mines de fer en France sont désormais trop profondes et ont été abandonnées dans les années 1980. Nous avons décidé politiquement de ne plus prospecter ni le pétrole ni le gaz, et de mettre fin aux productions existantes. Le marché a donc disparu et la seule chance de survie de ce groupe est de conserver ses activités dans des pays qui poursuivent l’exploration, et l’exploitation du pétrole et du gaz, c’est ce que font les dirigeants du groupe, c’est rationnel.
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Vallourec est une leçon
Ce qui arrive à Vallourec pourrait, au contraire, nous servir de leçon, nous permettre de comprendre l’industrie et d’anticiper les réactions des installations de production aux orientations du marché décidées non par celui-ci mais par les décisions politiques.
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On pourrait égrener dans tous les secteurs cette propension des politiques à prendre au nom du peuple des positions émotives sur la chimie, la biologie, l’alimentation, les pollutions, sans jamais mesurer les conséquences industrielles. La dernière Loi sur l’anti-gaspillage et l’économie circulaire, la loi Climat et Résilience condamnent à court terme des industries et empêchent une réindustrialisation : les industriels le disent, le font savoir, mais on attend les fermetures d’usines et les friches industrielles pour se plaindre tandis que les textes ne permettent plus une installation rapide dans des lieux appropriés.
Il n’est donc pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Au bout de dix ans d’erreurs on redécouvre que le nucléaire est indispensable à notre survie économique collective, on s’aperçoit que les énergies intermittentes solaire et éolienne dérèglent nos réseaux électriques et font l’objet d’une importation massive de matériels préjudiciables à notre balance commerciale, on remarque que celle-ci est gravement déficitaire, même sur l’alimentation et ceci pour la première fois de l’existence de notre pays !
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