Deux journalistes français ont été enlevés et tués samedi dans le nord du Mali.
Ghislaine Dupont et Claude Verlon, envoyés spéciaux de Radio France Internationale (RFI) se trouvaient à Kidal, capitale des Touaregs, quand ils ont été capturés par un mystérieux groupe armé. Selon une source, les reporters sortaient, peu après 13 heures de chez Emberry ag Rissa, un notable de la ville et se rendaient à un autre rendez-vous près de la succursale locale de la Banque malienne de solidarité (BMS). Au moins un tout-terrain avec des hommes armés aurait alors surgi et forcé les journalistes à monter à bord. Le commando a ensuit pris la fuite vers le nord.
Alerté, l’armée française a lancé deux hélicoptères stationnés à Kidal à la poursuite des ravisseurs. L’enchainement des événements restait encore confuse samedi soir. Les corps des deux journalistes, tués de plusieurs balles, devaient être retrouvés environ une heure plus tard près de Essi Dien, un lieu dit à environ 12 kilomètres au nord de la ville à partir d’un hélicoptère français. Les circonstances ne sont pas été établies, mais plusieurs témoins affirment qu’il s’agit d’une exécution. « Il n’y a pas eu de combats » a affirmé au téléphone Mohammed ag Intallah, député de la région de Kidal. Le Quai d’Orsay ne faisait samedi que confirmer la mort des deux journalistes.
Ce double enlèvement et ces meurtres en plein centre de Kidal soulévent le trouble. « On ne sait encore rien mais ce genre de chose ne ressemble à rien de ce que l’on a connu. Aujourd’hui plus personne ne connait Kidal », rappelle Mohammed ag Intallah.
Ghislaine Dupont, journaliste expérimentée de RFI, connaissait parfaitement l’Afrique, où elle travaillait depuis des années. Elle était reconnue pour sa pugnacité et sa parfaite maîtrise des dossiers sur lesquels elle travaillait, particulièrement la République démocratique du Congo et la région des Grands-Lacs. Claude Verlon, technicien et journaliste pour la même radio, était lui aussi un habitué du continent. Tout deux étaient déjà allés faire des reportages à Kidal lors de la présidentielle en août dernier. Ils avaient quitté Bamako pour retourner mardi dans cette ville, en vue d’une édition spéciale consacrée au Mali que devait diffuser RFI les 7 et 8 novembre.
Dans un communiqué, le MNLA souligne que « les organisations terroristes qui ont pris en otage le peuple de l’Azawad et mené les plus meurtrières attaques contre le MNLA viennent de récidiver à Kidal en enlevant et en exécutant deux journalistes de RFI alors qu’ils s’apprêtaient à rendre visite à un responsable du MNLA dans le cadre d’un reportage sur la situation politique dans l’Azawad ».