Dr Laurent Toubiana est docteur en physique et épidémiologiste, ainsi que directeur général de l’IRSAN (Institut de recherche pour la valorisation des données de santé) et chercheur à l’INSERM où il dirige l’équipe SCEPID (Système complexes et épidémiologie) au sein du LIMICS (Laboratoire d’informatique médicale et d’ingénierie des connaissances).
La réponse du Dr Laurent Toubiana sur BFM TV le 23 août 2020 à la question orientée de la journaliste de service, pour parler poliment, est simple :
« Pour moi, l’épidémie est terminée. »
Ensuite, il entre dans le détail avec une lenteur qu’il ne faut pas prendre pour de la tranquillité ; au contraire, Toubiana est en colère, mais une colère froide.
Toubiana : « Je suis désolé, mais je pense aussi aux millions de personnes pour lesquelles il y a une épée de Damoclès en permanence, cette fameuse “seconde vague” qui n’arrive jamais. Lors du confinement, dans le paquet cadeau du confinement, il y avait obligatoirement, puisqu’on confinait les gens, le taux d’immunité était de 5 %, il y avait obligatoirement, tout de suite après le confinement, au moment du déconfinement, une deuxième vague. 95 % n’étaient pas immunisés, le virus circulait, il devait y avoir une deuxième vague, c’était prévu, et elle n’est pas venue. Personne ne peut expliquer pourquoi elle n’est pas venue alors que théoriquement, les gens qui nous avaient prévu 500 000 morts, avaient prévu aussi cette vague immédiatement après le déconfinement. Elle ne vient pas, il faut peut-être se poser des questions. Moi, j’essaie de dédramatiser la situation, c’est-à-dire apporter du réconfort à toute cette population qui est soumise à une pression invraisemblable... Il faut être capable de dire “arrêtons d’enquiquiner le monde”. »
Le présentateur : Docteur Laurent Toubiana, ça veut dire que pour vous, ces mesures, c’est trop ?
Toubiana : « Pour l’instant oui, je pense que c’est trop. Pour l’instant, l’épidémie est terminée, les cas que l’on voit sont des cas asymptomatiques, c’est-à-dire des cas qui sont détectés parce que nous avons à notre disposition un système de détection des gens porteurs d’un virus, mais ces gens ne sont pas malades. Nous sommes face à une épidémie sans malades. »
Pour contrer les propos accusateurs de Toubiana, BFM TV n’a trouvé qu’un sous-fifre écolo, même pas versé dans la médecine : Antoine Alibert, maire adjoint EELV du XXe arrondissement de Paris. On dirait une blague, surtout quand on l’écoute, mais il ne faut jamais oublier qu’on est sur BFM TV.
Incise sur les médias
C’est le moment de faire une incise sur les médias, car certains Français ne comprennent pas qu’on invite un Toubiana anti-politique gouvernementale en plateau, un homme qui ajoute du doute et de la confusion au milieu de la propagande unilatérale dominante, tandis que d’autres Français ne comprennent pas qu’on oppose à Toubiana un ignorant absolu de la chose médicale.
La solution se trouve dans le fonctionnement même du média : pour vivre, BFM TV a besoin de téléspectateurs, le plus possible, car plus une chaîne attire de regards, plus elle va vendre chers ses spots de publicité. Alors elle ratisse large, mais si on est sur une chaîne d’infos, on ne peut pas non plus ne raconter que des conneries, il faut un minimum de vérité(s), de faits, d’interprétations logiques. Cependant, si ces interprétations, aussi cohérentes soient-elles, gênent le pouvoir en place, qui est lié aux propriétaires des grandes chaînes, comme c’est le cas avec Drahi et Macron, alors il faut moduler, ajouter de l’eau dans son vin. En l’occurrence, inviter un anti-Toubiana pour qu’une grande partie du camembert de l’opinion soit couvert. De la sorte, la chaîne se lave les mains, et des propos antigouvernentaux de Toubiana, et des propos antifrançais d’Alibert.
Même dispositif quand Raoult est venu s’expliquer chez Ruth Elkrief sur BFM TV : il avait dans les pattes un petit roquet qui avait pour fonction d’aboyer dans les moments gênants (pour la chaîne et/ou le pouvoir), de le tenir en respect, bref de saboter un peu son discours. Mais si Raoult a été invité, c’est parce qu’il est populaire, donc incontournable [1]. Et si la chaîne va trop loin en lâchant trop ses chiens sur un Raoult, ou sur un Toubiana, alors une partie de l’opinion va se mettre en colère. C’est ce clivage que les grandes chaînes veulent éviter. Car les Français, même s’ils acceptent dans leur majorité (à 75 %) de porter le masque de la Punition et de la Soumission, préféreraient ne pas le mettre. La proportion d’imbéciles ou de trouillards qui veulent coûte que coûte porter le masque, croyant les propos de la bande Lévy-Buzyn-Hirsch-Salomon-Véran-Delfraissy-Lacombe, est faible.
C’est pourquoi il faut aussi entendre la voix d’un idiot ou d’un trouillard qui doit dire, à 2’39 :
« On ne peut pas laisser dire sur un plateau de grande écoute que l’épidémie est terminée. »
Ceux qui croiraient que l’écologie tendance EELV est révolutionnaire ont intérêt à revoir leur logiciel politique !
Toubiana a tout dit, le reste est de la littérature, ou de la télé.
Même dispositif sur LCI le 20 août 2020 quand Toubiana a dû affronter une terrifiante « communicante », Émilie Zapalski. À côté, le jeune Alibert fait presque figure humaine ! Toubiana s’adresse à ses intervieweurs :
« Regardez les chiffres et vous verrez qu’il n’y a pas d’épidémie, il n’y a pas de fondement scientifique au port du masque en espace ouvert. Est-ce que vous, de votre côté, vous vous rendez compte du drame psychologique que vous générez ? »
Il répond alors au journaliste qui liste sans sourciller les villes punies par le masque :
« Ces masques, on ne les contrôle pas, sont-ils lavés ? Le port du masque peut même finalement avoir plus de conséquences négatives que positives. Donc en espace ouvert ça me semble complètement ahurissant. De la même manière que le confinement généralisé d’une population me paraît complètement délirant, le port du masque en espace ouvert généralisé, dans les rues, me semble complètement ahurissant et aucun fondement scientifique n’est capable de démontrer une telle mesure. »
Parce que cette mesure est à la fois politique et punitive !
« Je suis d’accord avec monsieur Ryan qui a dit que c’étaient des choix politiques, ce ne sont pas des choix scientifiques. »
C’est alors que la journaliste de service, pour rester polis, exhume la position du Pr Flahaut, l’épidémiologiste suisse qui a actuellement les faveurs du Monde, pas la peine d’expliquer pourquoi.
« Monsieur Flahaut disait que aujourd’hui le masque était au Covid ce que le préservatif était au sida. »
Toubiana, pour toute réponse, rappelle que Flahaut avait prévu, dès le début une deuxième vague en Chine... La cohérence et l’aspect scientifique des choses n’ont pas l’air de remuer le présentateur de service, pour rester polis, qui estime que la position de Toubiana est « minoritaire ». Voilà bien la déclaration d’un propagandiste plus que d’un journaliste car, au fond, qu’en sait-il ? Est-il dans la tête des Français qui mettent un masque pour éviter de prendre une prune mais qui voient bien que plus grand-monde ne tombe malade autour d’eux ?
La communicante surgit à 2’58 et là, on va descendre très bas :
« Moi, je m’interroge clairement sur la stratégie du professeur Toubiana, est-ce que c’est de la concurrence vis-à-vis du professeur Didier Raoult qu’on réentend dans les médias, est-ce que c’est une volonté d’exister ? Je sais pas si il se rend compte, moi j’aurais aimé lui poser la question de la confusion que ça crée dans la tête des Français ! »
Pris à partie personnellement, Toubiana réplique :
« Pourquoi ne faudrait-il entendre qu’une seule voix ? »
C’est tout le drame de la dictature actuelle, qui ne veut plus de voix dissidentes, pour qui il n’y a qu’une vérité, celle d’en haut, de l’élite, de l’hyperclasse, des sachants (enfin, politiques, pas scientifiques), c’est-à-dire des réseaux de pouvoir occultes qui comptent profiter de la psychose à la fois économiquement (dette, vaccin) et socialement (soumission du peuple, remplacement de la peur sociale par la peur sanitaire, écrasement de l’opposition d’en bas).
Bonus : Macron veut qu’on « vive avec le virus »
En visite dans une usine pharmaceutique française, notre président bien-aimé a lâché une grosse caisse :
Or, le virus, c’est le néolibéralisme, le capitalisme financier, c’est Macron ! Et nous on ne veut pas vivre avec lui !