François Hollande l’a annoncé, sans vraiment sembler trop y croire lui-même, lors de son allocution du 14 juillet : la réforme du droit de vote des étrangers aux élections locales pourrait faire son retour en 2016.
Jean-Christophe Cambadélis, lui, a pris les devants, annonçant vouloir créer un comité national pour y sensibiliser les Français. Il explique à Marianne que cette mesure permettrait de lutter, selon lui, « contre la tendance à la stigmatisation de tout ce qui n’est pas de souche et qui, aujourd’hui, a le vent en poupe ».
Marianne : Depuis qu’elle a été proposée en 1981, la réforme sur le droit de vote des étrangers n’a jamais été mise en œuvre. Pourquoi la remettre sur le tapis aujourd’hui ?
Jean-Christophe Cambadélis : La question est en suspens depuis trop longtemps. J’ai regretté depuis des années qu’il n’y ait pas de campagne pour agir en ce sens. A commencer par la mise en place d’un comité national entre la gauche et les écologistes. Il ne s’agit pas de faire une campagne strictement socialiste, mais de faire sur ce sujet ce qui a été fait il y a plus d’un siècle sur le modèle du Comité national d’action laïque.
Avec un comité de représentants des partis, des associations et des syndicats s’ils le souhaitent, présidé par des personnalités emblématiques qui mènent campagne (affiches, pétitions, meetings, réunion publiques) pour que le mouvement soit de plus en plus important et qu’il finisse par l’emporter. C’est comme tout combat pour les droits civiques, c’est une lutte de longue haleine. Il est temps de travailler la société française — qui n’est pas mûre sur le sujet — pour qu’une majorité se dégage en ce sens.