Une polémique déontologique interne enflamme France Média Monde, la holding d’État qui regroupe RFI, France 24 et Monte Carlo Doualiya.
Le 13 septembre dernier, le directeur de France 24 Marc Saikali (photo), avait envoyé un courriel à sa rédaction sur le traitement de l’État islamique :
« Nous devons, sur nos antennes, avec nos invités, dans nos débats, ouvertement prendre parti contre ces barbares. […] La ligne éditoriale de la chaîne est claire : ce sont des terroristes et des barbares. […] Pour une fois, il y a les gentils et les méchants ! Eux, sont les pires ennemis de notre civilisation. Nous allons devoir gérer leur existence pour au moins cinq ans. Au moindre dérapage, je serai intransigeant. Notre devoir est de lutter contre eux. Tout le temps. Avec au moins 43 millions de téléspectateurs, nous avons une responsabilité immense. »
Comme le rapporte aujourd’hui Arrêt sur image, cette consigne a scandalisé la Société des journalistes de RFI sous prétexte que « ces propos vont totalement à l’encontre des règles de déontologie de base enseignées en première année d’école de journalisme, et nuisent gravement à la réputation de France Médias Monde et à celle des journalistes du groupe qui sont, eux, guidés par ces mêmes règles ».
Une affaire qui prouve à quel point le niveau moyen des journalistes et des directeurs de médias est faible et à quel point tout ce petit monde est ridicule. Ridicule d’abord comme l’analyse géopolitique digne d’un enfant de quatre ans du directeur de France 24. Ridicule ensuite comme l’indignation des fonctionnaires de l’information de RFI qui continuent de penser qu’ils ne prennent pas parti – sûrement sincèrement tant leur conditionnement idéologique est d’autant plus fort qu’il est inconscient.
Qu’un seul des journalistes de RFI s’essaie à traiter l’actualité de son employeur – l’État – ou du CRIF selon « les règles de déontologie de base enseignées en première année d’école de journalisme », et les autres s’apercevront immédiatement que la seule déontologie qui vaille en matière de journalisme en France, est celle du respect des consigne du CRIF. Alors, pour conserver leur place, ils renonceront cette fois consciemment à toute forme de déontologie…