Le président ukrainien, Petro Porochenko, a annoncé la couleur : en 2016, il entend reprendre le contrôle des régions de Donetsk et de Lougansk, actuellement tenues par les rebelles pro-russes, et récupérer la Crimée, annexée en mars 2014 par la Russie. Le tout, sans offensive militaire.
« En 2016, la souveraineté ukrainienne doit être rétablie sur les territoires occupés des régions de Donetsk et de Lougansk », a en effet affirmé M. Porochenko, ce 14 janvier.
Pour rappel, le conflit dans l’est de l’Ukraine, qui oppose les forces loyalistes à des rebelles pro-russes soutenus par Moscou (bien que le Kremlin s’en défende), a fait plus de 9.000 tués depuis avril 2014.
Pour le moment, un fragile cessez-le-feu est appliqué, conformément aux accords de Minsk 2, conclus en février 2015. En clair, les positions sont gelées, même s’il arrive qu’il y ait des affrontements sporadiques, comme cela été le cas le 10 janvier, où 2 militaires ukrainiens et 2 rebelles ont été tués dans des incidents séparés.
Cela étant, pour reprendre la main dans les deux régions séparatistes, le président ukrainien a promis qu’il n’utiliserait que des moyens politiques et diplomatiques. Même chose pour récupérer la Crimée…
S’agissant de cette dernière, M. Porochoko compte proposer la création d’un « mécanisme international » pour arriver à ses fins.
« Le format optimal serait un “Genève plus” avec la participation de nos partenaires de l’Union européenne et des États-Unis et peut-être des pays qui ont signé le mémorandum de Budapest », a-t-il expliqué.
Signé en 1994 par la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis, le mémorandum de Budapest prévoyait la garantie de l’intégrité territoriale de l’Ukraine en échange de son renoncement à détenir des armes nucléaires héritées de l’époque soviétique.
Cela étant, les propos de M. Porochenko relèvent plus du rêve éveillé que de l’ambition. Dans un entretien accordé au quotidien allemand Bild, le président russe, Vladimir Poutine, a été très clair : « La population russe est parfaitement claire sur la situation (de la Crimée) (…). Je vous dis : la réunification de la Crimée avec la Russie est juste », a-t-il dit, après avoir déclaré que les frontières n’étaient « pas importantes à ses yeux ». On s’en était rendu compte…