L’effondrement du niveau scolaire est un sujet récurrent. Les élèves ont, en moyenne car il reste évidemment de très bons éléments, un niveau de français, tant en expression orale qu’écrite, faible, de plus en plus faible. Cela est bien connu pour le primaire, comme pour le secondaire.
Nous allons voir ici, à travers deux exemples, que cet effondrement touche aussi l’enseignement supérieur. Les extraits de cet article payant du Monde nous le disent : il faut désormais donner aux étudiants ayant obtenu le bac, du moins à certains d’entre eux, les moyens de comprendre les textes qu’on leur soumet à l’université et la capacité de transmettre une idée par eux-mêmes, clairement. Nous en sommes là.
Mais le pire est peut-être l’effondrement du niveau des enseignants. La deuxième partie de cet article est une vidéo du youtubeur El Rayhan portant sur ce qu’il a pu voir lors de sa licence de sociologie dans une université de la région parisienne. Il manque hélas une autre vidéo, dont il parle, dans laquelle on pouvait entendre des extraits de cours affligeants et qu’il a été contraint de supprimer.
À l’université, des ateliers pour apaiser la « souffrance face à l’écrit »
À Nanterre, plus de trois cent étudiants de première année suivent un « atelier de langue française » obligatoire. Au programme : orthographe et travail sur le sens des textes.
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Depuis 2017, tous les étudiants de Nanterre de première année – 6500 en 2019 – passent un test en ligne « de positionnement », qui évalue l’orthographe, le vocabulaire et la construction des textes. Cette rentrée, 340 étudiants identifiés comme les plus fragiles doivent suivre un cours de deux heures chaque semaine pour améliorer leur écrit.
Sarah De Vogüé, responsable pédagogique de cet atelier de langue française et maîtresse de conférences en sciences du langage à l’université, reconnaît que l’horaire tardif – de 17 heures 30 à 19 heures 30 – et le lieu peuvent être un « repoussoir ». Pour impliquer tous les étudiants, l’enseignante les interroge à tour de rôle. Chacun est invité à lire une phrase qui contient une faute ou un choix entre deux propositions. « Le propriétaire "à" ou "a" loué la grande salle pour les mariages ? Quelque chose d’anormal était en train de "s" ou "ce" passer ? Faut-il pour "quelques" ou "quels que" cas remettre en cause ce socle ? » Quand l’un des étudiants bute sur la bonne orthographe, l’enseignante donne des conseils mais laisse deviner la réponse, puis écrit la règle de grammaire au tableau. « Il ne faut pas sous-estimer le sentiment d’humiliation que peuvent ressentir ces jeunes qui, pour certains, ont eu de bonnes notes au bac et de bons résultats au lycée », souligne l’enseignante.
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Les tests de positionnement sur l’échantillon des étudiants de première année à Nanterre montrent que le « manque de vocabulaire et la cohérence des phrases sont, en plus de l’orthographe, un vrai problème pour cette génération », souligne Sarah De Vogüé.
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Témoignage : trois ans dans une fac de sociologie