Participant depuis plusieurs années au travail de réflexion d’E&R, notamment à travers l’excellent article Dieu et ma Nation, Galli Mezianne revient nous livrer quelques éléments sur son parcours et son analyse politique :
Quel est votre parcours politique ?
Je suis issu d’une famille d’immigrés maghrébins, dont le père était ouvrier et la mère au foyer. Je me reconnais dans les valeurs qu’Alain Soral a liées dans son slogan « Droite des valeurs et Gauche du travail ». Malgré sa diabolisation, j’avais une oreille attentive et intriguée par Jean-Marie Le Pen.
C’est en 2002, scandalisé par le traitement journalistique du deuxième tour que je me suis rapproché du Front national. Malgré mon conditionnement socio-éducatif, je trouvais le président du Front pertinent et plein de bon sens. C’est un ami, cadre du front, ancien du contingent d’Algérie, qui fut la personne qui m’a permis de rencontrer les militants de notre circonscription.
L’électrochoc salutaire du 21 avril 2002, le charisme de Jean-Marie Le Pen, mes convictions politiques, la gentillesse et la sincérité des militants ont fini de faire de moi un sympathisant du 1er parti ouvrier de France. J’y suis encarté à ce jour depuis 2007.
Quelles sont les spécificités de votre engagement au FN ?
L’écriture de textes avec des suggestions sur l’Islam, la préférence nationale, la double nationalité et des articles d’actualité générale. Une approche nationaliste constructive, pour dépasser l’aspect réactionnaire, afin de répondre aux défis lancés par le mondialisme. Aujourd’hui, contrairement à ce que disait un ancien président de la République, ce n’est plus le nationalisme qui est la guerre mais le mondialisme qui attaque les nations.
Je tente d’utiliser les techniques de la mercatique politique pour mettre en avant des concepts frontistes réputés xénophobes et ambigus en les rendant audibles et justes. Faire la différence par de nouvelles propositions pour déverrouiller le tabou social, déculpabiliser le fait d’aimer et d’œuvrer pour son pays.
Enfin, je me définis comme nationaliste français, et décline l’appellation de musulman patriote qui est à mon sens équivoque et restrictive. Pourquoi ce besoin de signaler un fait d’ordre privé si la personne n’a pas de fonction spirituelle représentative et légitime ? Comment s’étonner par la suite des soupçons de prêcher au seul profit de son groupe religieux, et de tomber au final dans une approche communautaire tout en condamnant celle des autres ?
Quel est votre regard sur le parcours de Jean Marie Le Pen ?
C’est une page de l’histoire de France. Un homme qui force le respect, qui a traversé 50 années de vie politique, et construit la seule force crédible et d’opposition à notre disposition.
Son héritage sera pérenne si le FN avec sa nouvelle présidente remporte des succès aux prochaines élections présidentielles et législatives. Cette réussite serait le plus bel hommage qu’on puisse lui rendre de son vivant, et la preuve de la justesse de son combat.
Marine Le Pen est aujourd’hui présidente du FN, que pensez-vous de son initiative de dédiabolisation ?
En réalité, le terme de « dédiabolisation » n’est pas de son fait, elle ne le revendique pas.
Le milieu politico-médiatique lui reproche d’avancer masquée, d’être pire que son prédécesseur, et c’est le plus intéressant, de convoiter sérieusement le pouvoir. Ce qui est en soi une bonne nouvelle pour tous les patriotes. Par ailleurs, d’autres détracteurs notamment nationalistes, s’associent à cette idée de « dédiabolisation », en la soupçonnant de vouloir tuer « le père ». Ce dernier est toujours bien vivant et ne se plaint pas à ce jour de la trahison supposée de sa fille !
C’est donc la digne héritière de son père pour les uns, et une adepte du « parricide » pour les autres. Dans la même veine, elle serait à la fois sioniste et pas assez dure avec l’Islam, trop ou pas assez, selon les intérêts et analyses des uns et des autres.
Il y a face à elle une alliance de personnes de mauvaise foi, des lobbies communautaristes, et des médias d’Etat. Ce bloc hétéroclite se base sur des procès d’intentions et des accusations infondées. C’est un signe qu’elle dérange, qu’ils n’ont pas grand chose à lui reprocher, et qu’elle ne cède pas à leurs exigences.
Marine Le Pen a notifié à plusieurs reprises qu’elle ne renierait jamais son père, et écarté toute alliance avec l’UMP. Il me semble que son projet est de faire du Front national le seul parti d’opposition des souverainistes, défendant les intérêts des français, et se mettant en marche pour conquérir le pouvoir.
Dans l’ensemble, il y a à ce jour, une cohérence et une forme d’ouverture dans sa démarche qui ne me choque pas.
Y’a t’il un problème avec l’Islam en France ?
Oui il y a un problème avec l’Islam en France, et cela tant qu’il ne deviendra pas l’Islam de France. C’est une question strictement politique. La présence récente et nombreuse de français musulmans requiert l’ouverture d’un débat appelant une réponse claire, nette et précise sur l’organisation de ce culte.
Dans le texte, Dieu et ma Nation (NDLR : voir lien plus haut), j’y expose un projet qui se base sur des exemples passés de l’histoire de France, et dont la solution est authentiquement nationaliste.
Pour arriver à mettre en place ce programme, il faut une vision nationale et du courage politique. Sans réponse adéquate, le fait islamique français demeura une source d’instabilité, alors qu’il pourrait constituer une force insoupçonnée pour la France.
Nombres de mouvements nationalistes en Europe sont particulièrement virulents vis à vis de l’Islam, qu’en pensez-vous ?
L’Europe n’étant pas une unité homogène, chaque pays a sa spécificité, mais j’imagine que vous pensez au Vlaams Belang en Belgique, à l’EDL en Angleterre ou au parti de Wilders en Hollande.
Ils ont un dénominateur commun, ils s’associent à des mouvements israéliens – donc avec le parti de l’étranger – et des Juifs extrémistes communautaires, pour s’en prendre aux musulmans de manière injurieuse. Ces mouvements décrédibilisent le combat nationaliste et alimentent la stratégie du conflit de civilisation au service des forces du mondialisme. Ce sont des idiots utiles. Qu’une personne se réclame de « l’islamophobie » est une chose qui m’indiffère tant que cela ne mène pas à des actes violents, mais soutenir la cause du sionisme tout en se disant nationaliste est une imposture inexcusable qui mène à la trahison.
La France a une configuration singulière, c’est une chance, car nous avons le parti nationaliste le plus fort d’Europe par son antériorité et son poids électoral. Le FN est sortie de la l’ornière réactionnaire des années 80, alors que ceux du Benelux et d’Angleterre sont en plein dedans, d’autres, et c’est à méditer, comme la Ligue du Nord ce sont brûlés les ailes en s’associant avec l’élite mondialiste italienne.
Nous avons 15 ans d’avance.
En France, nous nous distinguons une nouvelle fois, car l’Islam est principalement attaqué par des mouvements de gauche, souvent « laïcards », et par une intelligentsia de droite, dont les représentants politiques sont alternativement aux commandes du pays depuis 40 ans.
Que pensez-vous de l’influence du sionisme dans notre pays ?
En un mot : disproportionné. Celui-ci agit notamment par le biais du CRIF qui ne représente qu’une infime partie de la communauté israélite française. Il est illégitime, prends en otage le reste des français israélites, et est le plus nuisible de tous les organismes communautaires Français.
Il influe également sur notre politique étrangère. La situation le plus emblématique de cette connivence avec ce lobby, ce sont les déclarations de nos élus qui s’expriment sur le lien supposé « indéfectible » entre la France et Israël. C’est une position proprement hallucinante car le seul lien indéfectible, légitime et charnel c’est celui avec sa patrie.
Par ailleurs, le combat du peuple palestinien est fondé, mais l’utilisation qui en est faite par des officines "françaises" est contre-productive.
Substituer au sionisme, une autre cause étrangère, fut-elle juste, par un groupe de pression ethnico-religieux, comme mode de pensée centrale dictant nos actes politiques au détriment de nos intérêts vitaux est inacceptable.
De plus, cette cause palestinienne crée une forme de dispersion et d’impuissance qui touche une partie des enfants d’immigrés qui y trouve une forme de compensation identitaire renforçant leur schizophrénie. Où étaient-ils lorsque l’OTAN a tué près de 50.000 Libyens ?