Les règles du jeu
La plus grosse erreur des gens de bonne volonté qui entre dans la bataille ouverte contre le système tyrannique est de croire qu’ils combattent sur le même plateau de jeu, avec les mêmes règles que leurs (nos) ennemis. Nous pourrions aller plus loin en disant que c’est l’ennemi qui fabrique le terrain et les règles une fois que les coups ont été portés. Sans honneur, sans fair-play, cet affrontement est un combat de rue contre un adversaire supérieur en moyens et en nombre.
Pourquoi leur victoire n’est pas totale ? Je pense, que l’idéologie qui sous-tend leurs actes est profondément contre nature. Ils peuvent mentir, travestir, mais ne pourront jamais changer les principes qui se situent au-dessus de leur domaine d’action et de nuisance. Cela n’est pas une question de quantité, mais bien de qualité.
Au niveau intermédiaire, celui de la manifestation grossière, la bande de prédateurs a le pouvoir, mais elle est face à un mur infranchissable, derrière lequel, par essence, le mensonge ne peut pas filtrer.
Il existe deux branches authentiques de résistance : celle qui fait « sauter les ponts », qui par nécessité évidente doit rester clandestine, et, celle qui porte un message et fait une analyse du mensonge sur la place publique. Le sabotage en douce du système a cela de pratique que, si l’on n’est pas repéré et embastillé, on peut se ménager des temps de pose, voir disparaitre… sortir du jeu.
Ceux qui ont choisi la parole publique par conviction n’ont pas toujours mesuré le niveau d’ignominie de l’ennemi. Ils sont partis pour courir un 1500 mètres, alors qu’ils se sont engagés sur un super marathon.
Nous pouvons être déçus qu’ils ne finissent pas la course, mais nous ne pouvons pas encore leur reprocher d’avoir trahi.
Leurs paroles étaient utiles, mais elles ne peuvent pas remplacer le vrai travail de construction d’une société parallèle, qui vivra un temps cachée, en attendant l’effondrement.
Le travail est immense, ne serait-ce que pour retrouver un « plus petit dénominateur commun » pour tous les gens de courage qui espèrent reconstruire à un niveau qui dépasse celui d’un petit clan. Un exemple : mettre au point un programme complet d’éducation pour nos enfants, les aides pour les parents, le choix des livres (ou l’écriture de nouveaux documents), les « supports pédagogiques », peut prendre plusieurs années.
Nous n’avons plus le temps pour les polémiques sur la couleur du crottin.
Libre selon l’esprit
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