Il ne manquait que sa « grande voix » dans le concert d’hystérie anti-syrienne...
Bernard Henri Lévy, flairant l’odeur du sang arabe, repart sur le sentier de la guerre. Frustré de sa guerre contre la Syrie depuis trop longtemps, l’inititiateur de la guerre conte la Libye vient d’écrire une lettre, pas vraiment privée, à François Hollande, l’adjurant de mette en oeuvre, avec les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Ligue arabe et la Turquie, une stratégie « allant au-delà d’un soutien sans faille à la mission Annan ».
Traduit de l’idiome ou de la langue de bois précieux de BHL, ça signifie « Quand est-ce qu’on bombarde la Syrie, en attendant mieux ? » Mais nos lecteurs avaient rectifié d’eux-mêmes !
BHL plus compromettant qu’influent
Nos lecteurs en sont également conscients, BHL a une certaine capacité de nuisance, il l’a démontré à hauteur de milliers de morts libyens, ayant contribué, et il s’en vante assez, à transformer un début de guerre civile en putsch sanglant appuyé par des mois de bombardements de l’OTAN comme on en avait plus vus depuis les « plus beaux » jours des guerres atlantistes contre l’Irak et la Yougoslavie.
Pour tenter de convaincre Hollande de remettre ça le plus vite possible en Syrie, l’agent d’influence américano-israélien de passeport et de résidence français active ses réseaux, et sa lettre paraîtra in extenso dans Le Point en France, et ailleurs dans Il Corriere della Sera, El Pais, Die Welt, Espressen, ou encore The Huffington Post, soit un panel représentatif de la grande presse internationale et alignée sur le néoconservatisme.
Avec les effets de manche virtuels dont il est familier, le sous-Malraux qu’est BHL dit qu’il est aussi important de sauver un peuple que de sauver l’euro. Un peuple, quel peuple ? Sûrement pas le peuple syrien réel, dans sa majorité hostile aux fanatiques islamistes téléguidés par Ryad et Doha, ainsi qu’aux politiciens exilés manipulés par Washington, Paris, Londres et Ankara.
Mais BHL, il l’a assez écrit, n’aime pas les peuples ancrés culturellement et historiquement, il ne se réfère qu’à des peuples virtuels censés se définir par des concepts abstraits et « républicains ». Enfin, il fait quand même une notable exception pour Israël dont le peuple doit être très concrètement et démographiquement juif, mais ça aussi nos lecteurs, et presque tout le monde, le savent, alors passons. Certes, il faut sauver le peuple syrien, de malfaiteurs comme BHL.
Cette dernière initiative de cet imposteur archétypal sera accueillie par le mépris ou la colère des honnêtes hommes de gauche, du centre et de droite, d’Orient et d’Occident. Mais quelle peut-être son influence auprès du nouveau pouvoir français. ? Équivalente à rien, à notre avis. La personnalité de BHL est quand même trop sujette à caution – on va dire ça comme ça – pour que Hollande, qui veut bien prendre les postures symboliques qu’exige son créneau politique bobo, accepte de lier ou pire de soumettre sa diplomatie aux injonctions de l’histrion sioniste.
Quant à Fabius, il a en dépit de tout une trop haute opinion de lui-même pour accepter de reprendre le rôle de Juppé l’année dernière dans la crise libyenne, le super-diplomate de Sarkozy ayant dû accepter la guerre que BHL avait « vendue » à l’impressionnable et hystérique président Sarkozy.
Il devient de toute façon, et ce en dépit de l’abondance et de l’habileté des propagandes produites à cet effet, de « vendre » une guerre, même griffée « humanitaire », aux opinions occidentales, préoccupées à juste titre d’angoisses et d’espérances économiques plus immédiates, mais aussi vaccinées par les sanglantes escroqueries de deux guerres contre l’Irak, une guerre contre la Yougoslavie, un guerre – pas forcément terminée - en Libye donc, plus une guerre elle achevée dans la confusion et la défaite en Afghanistan. C’est pourquoi, à notre avis, le tandem Hollande/Fabius classera sans suite la lettre de BHL.
Au fond c’est Poutine que Lévy devrait d’abord convaincre, mais il en a fait un autre Bachar ! L’enfant pourri de l’intelligentsia française n’a pas fini de trépigner.