Le candidat à la primaire de la droite est longuement revenu sur les accusations qu’il porte contre le pouvoir. « Je poursuivrai ceux qui sont à l’origine de l’affaire », assure-t-il.
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Visé depuis deux mois environ par une série de révélations concernant l’emploi de ses proches, son patrimoine, et de plusieurs « cadeaux » reçus de la part d’amis , François Fillon avait déjà lancé des accusation graves à l’encontre du président de la République. Il avait estimé que le chef de l’État entretenait « un cabinet noir » à des fins d’instrumentalisation politique « pour l’empêcher de se présenter », lors de son passage dans l’Émission politique de France 2, le 23 mars dernier. « Cette opération a été montée, je le prouverai », renchérit-il ce matin. Avant de préciser : « J’ai toutes les indications pour poursuivre ceux qui ont fait ça. J’ai les dates, les jours les personnes, qui ont communiqué les documents, etc. ».
« Des preuves » contre les cercles proches du pouvoir
Pour François Fillon, cela ne fait aucun doute, c’est « bien sûr » François Hollande, et des services « liés au pouvoir » qui sont derrière cette affaire. « Il y a des actes qui ont été commis, qui impliquent le pouvoir », selon lui, et qui ont pour conséquence qu’une « vingtaine d’enquêteurs travaille depuis deux mois et demi » à sa perte. « Je vais enclencher les procédures nécessaires pour que la vérité soit faite sur cette affaire. Elle est très grave. Ces pratiques ne sont pas démocratiques. Ce n’est pas la justice qui est partiale ce sont ceux qui la manipule », a martelé François Fillon. Il croit encore avoir des preuves « qu’on a apporté des documents à des journalistes », et que ces derniers « n’ont pas enquêté ». Quant à Philippe Poutou, qui a visé le candidat LR lors du débat sur le sujet des affaires, Fillon, maintient ses menaces : « Je me réserve de poursuivre tout ceux qui ont piétiné ma présomption d’innocence ».
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Selon Le Parisien ce jeudi, des collaborateurs de l’Élysée ont reçu des menaces de morts suites aux allégations de Fillon sur l’existence d’un cabinet noir. « Des collaborateurs de l’Élysée ont reçu des lettres anonymes de menace de mort », fait-on savoir à la présidence.
Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement et invité sur France Info, a dénoncé accusations. « Cela suffit, cette manière de faire de la politique, c’est diffamatoire (...) il n’y a jamais eu de cabinet, ni noir, ni blanc, ni gris, ni jaune, jamais ! », a-t-il insisté assurant que cela « faisait partie de l’honneur de François Hollande » d’avoir laissé la justice travailler en toute indépendance. De son côté, le ministre de l’économie et des finances, Michel Sapin s’est visiblement senti visé par les menaces de François Fillon, sur BFM. « Si j’ai donné des moyens à Tracfin, ce n’est pas pour aller regarder la couleur des costumes de M. Fillon ! » , a-t-il ironisé, avant de trancher : « Le seul responsable des problèmes que rencontre M. Fillon, c’est M. Fillon ».