Le ministère des Affaires étrangères russe s’est entretenu avec le représentant d’Israël à Moscou, le 17 mars, afin d’obtenir des explications au sujet de frappes aériennes israéliennes menées en Syrie ce jour-là.
Dans la matinée du 20 mars, le vice-ministre des Affaires étrangères russe Mikhaïl Bogdanov a confirmé à la presse la convocation par son ministère de l’ambassadeur d’Israël en Russie, Gary Koren, trois jours plus tôt. Les autorités russes souhaitaient demander au diplomate des explications sur un raid israélien survenu le 17 mars, près de la ville syrienne de Palmyre.
Selon le ministère des Affaires étrangères russes, les discussions lors de cette visite ont en effet essentiellement concerné « les événements récents en Syrie ». L’ambassade d’Israël en Russie, quant à elle, n’a pas souhaité commenter cette rencontre diplomatique.
L’accrochage le plus sérieux entre Israël et la Syrie depuis le début de la guerre civile syrienne
Le raid israélien en question, mené le 17 mars, avait provoqué une riposte anti-aérienne de l’armée syrienne et l’interception d’un tir de missile en direction du territoire israélien. L’armée syrienne avait affirmé avoir abattu un avion israélien et en avoir touché un deuxième, ce qu’Israël avait réfuté. Dans des déclarations retransmises par les principales chaînes de télévision du pays, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou avait affirmé que le raid visait des armes « sophistiquées » destinées au Hezbollah libanais, ennemi juré de l’État hébreu.
Deux jours plus tard, le 19 mars, le ministre de la Défense israélien, Avigdor Lieberman, avait menacé d’anéantir les systèmes de défense aérienne syriens si les avions de guerre israéliens étaient de nouveau pris pour cibles.
Il s’agit de l’accrochage le plus sérieux entre Israël et la Syrie depuis le début de la guerre civile syrienne, en mars 2011. Tel Aviv n’a toutefois pas attendu le déclenchement du conflit chez son voisin pour violer son espace aérien : en 2007, notamment, un raid aérien avait détruit un réacteur nucléaire syrien quelques semaines avant qu’il ne devienne opérationnel, d’après une note diplomatique américaine qui avait été publiée par la presse israélienne.