Les forces irakiennes, après avoir pris les endroits stratégiques avoisinants, sont entrées dans Mossoul, seconde ville du pays, une bataille déterminante dans la libération du territoire irakien des terroristes internationaux de Daech. L’aéroport et les casernes environnantes sont passés sous contrôle irakien.
Pour analyser la situation en termes géopolitiques, la chaîne internationale Press TV invite le juriste Arnaud Develay et notre analyste des questions internationales Pierre de Brague. Un duplex vidéo entre Téhéran et Paris.
- Arnaud Develay
Cependant, la bataille de Mossoul ne fait que commencer : terrain compliqué à manœuvrer, État islamique assiégé, ponts de la rive ouest du Tigre pulvérisés, une géographie urbaine aux ruelles escarpées, tout concourt selon Develay à une bataille longue et difficile.
D’après de Brague, « il n’est pas question de libérer Mossoul, mais de déplacer les terroristes djihadistes pour les réévacuer vers la Syrie afin de nuire à Bachar el-Assad ». Les néoconservateurs américains ne tenant pas à quitter l’Irak. C’est là que se situe le double jeu de l’administration de Washington, qui tire les ficelles des deux côtés : côté forces légitimistes irakiennes avec un appui blindé et aérien, et côté Daech à travers leurs conseillers militaires et des livraisons d’armes légères !
« L’empire joue sur les minorités et les séparatismes »
Le plan initial américano-sioniste consistait à déplacer les terroristes de Mossoul à Alep, mais l’intervention russe en Syrie a tout remis en cause, sauf une chose : c’est la création d’une principauté salafiste à l’est de la Syrie pour poursuivre la déstabilisation d’Assad. Sans oublier la création de fait d’un Kurdistan au nord de la Syrie. Deux régions fondamentales pour les États-Unis et Israël d’un point de vue énergétique pour les premiers, stratégique pour les seconds.
Develay rappelle que l’on ne peut pas faire l’impasse sur la Turquie, qui joue encore un autre jeu sur le terrain, avec de bonnes cartes en mains. Pour lui aussi, le succès militaire des Irakiens à Mossoul ne sera pas déterminant. Finalement, il reste une grande inconnue dans ce conflit : le positionnement de Donald Trump par rapport à cet héritage très complexe, et par rapport à l’influence néoconservatrice au cœur de l’État américain.
Le présentateur de Press TV termine le débat avec une question qui intéresse au plus haut point l’Iran : la stratégie de l’Arabie saoudite dans la région...
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