Ah, ils ont du mal à sortir les mots qui clivent, les commentateurs du tournoi de Roland-Garros sur le plateau de France Télévisions !
quand les bourges organisent le sport #rolandgarros pic.twitter.com/vcWUEH7E0u
— Ulyss (@achabus) June 8, 2024
Pour assister à une demi-finale, avec l’hôtel si vous venez de loin, il vous faudra débourser 1 450 euros. Au début du tournoi, pendant les éliminatoires, sans l’hôtel, on peut déguster un match sur un court secondaire pour 12 à 20 euros. Ensuite, ça se corse, mais c’est normal. Moins y a de Français en lice, plus c’est cher !
Le mot que les chroniqueurs n’arrivent pas à prononcer, c’est riches, ou bourgeois. Le tennis, côté spectateurs, n’est pas un spectacle populaire, au vrai sens du terme. On s’habille de blanc comme pour une fête Barclay, avec un canotier, et on ne fait pas un bruit, tout le contraire du supporter de foot, généralement braillard et aviné (à la bière) dans les virages.
Avant, la réalisation, pendant les pauses ou les changements de côté, s’attardait un peu sur les people, spectacle dans le spectacle pour les pauvres téléspectateurs. On avait la chance d’admirer dans le box des stars la plastique de rêve de la fille Gainsbourg flanquée d’Yvan Attal, les deux ayant l’air de se faire chier comme des rats morts, car il faut être blasé. Une star, habituée à goûter aux plaisirs les plus fins, ne s’émeut pas pour un rien.
Ce genre de séquence a un peu disparu. Apparemment, ça fait mauvais genre, ça renforce l’idée d’un spectacle pour happy few. On va à Roland-Garros comme on va dans un 5 étoiles à Maurice ou à Gstaad.
L’autre scandale dans cette édition de Roland-Garros, c’est le public qui ne sait pas se tenir, ou se taire pendant les échanges, manifestant ses préférences contre les usages en cours. Le Figaro a sorti un article intitulé « Le public de Roland-Garros est accusé de devenir de plus en plus “football” ».
Mardi soir, il y avait deux salles, deux ambiances après le beau duel en cinq manches entre Giovanni Mpetshi-Perricard, soutenu par le public en ébullition du court 14, et David Goffin. Le Français a estimé que « c’était sympa d’avoir énormément de soutien » et que « cela fait vraiment plaisir d’avoir un public comme cela ». Pour le Belge, c’était « vraiment trop » : « Ça devient du foot, bientôt il y aura des fumigènes, des hooligans et ça se battra dans les tribunes. Ça commence à devenir ridicule. Clairement, ça va trop loin, c’est de l’irrespect total. Certains sont plus là pour foutre le bordel que pour mettre l’ambiance », pestait l’ancien numéro 7 mondial, sur qui un spectateur aurait même craché son chewing-gum.
Un peu de chauvinisme ne tue pas, de toute façon les Français ne franchissent plus les quarts. Donc d’un côté, France Télés, qui diffuse le tournoi, se plaint d’un public pas fou de tennis, et de l’autre, le quotidien (bourgeois) nous explique que le public vire vulgaire.
On voit qu’ils n’ont jamais vu un match à New-York (l’US Open à Flushing Meadows) avec un joueur américain sur le court... Là, c’est plus du chauvinisme gentillet, le public se déchaîne carrément dans la haine xénophobe ! Et quand en plus la joueuse est (américaine et) noire comme Coco Gauff, l’injonction antiraciste amplifie les réactions négatives ! On se demande comment les spectateurs arrivent à se retenir de tirer à l’arme de guerre sur les non-Américains...
La joueuse Siegemund dénonce ce manque de respect de ce public (en anglais) :