Les élections législatives britanniques du 4 juillet 2024 ont marqué un tournant historique avec une victoire écrasante du Parti travailliste, dirigé par Keir Starmer. Après quatorze années d’opposition, le Labour a réussi à obtenir une majorité sans précédent à la Chambre des communes, remportant 431 des 650 sièges disponibles, selon les sondages de sortie des urnes. Cette victoire dépasse même celle de Tony Blair en 1997, marquant un retour triomphal pour le parti de centre-gauche. Son meilleur score depuis le début du XXème siècle.
Le Parti conservateur, dirigé par le Premier ministre sortant Rishi Sunak, a subi une défaite sévère, ne remportant que 102 sièges. Cette chute dramatique reflète le mécontentement croissant des électeurs face à des années d’austérité, de crise du coût de la vie et de dégradation du système de santé public. Sunak avait tenté de mobiliser les électeurs jusqu’à la dernière minute, avertissant des conséquences d’une « super majorité » travailliste, mais ses efforts n’ont pas suffi à inverser la tendance.
Parmi les autres résultats notables, le parti Reform UK, dirigé par Nigel Farage, a réussi à obtenir plusieurs sièges au Parlement (mais le chiffre exact n’est pas encore connu). Cette victoire permet à Farage, figure emblématique du Brexit, de faire son entrée à la Chambre des communes après plusieurs tentatives infructueuses. Bien que modeste en comparaison des deux principaux partis, cette percée représente un succès symbolique pour Farage et son agenda politique anti-immigration et eurosceptique.
Ces élections, les premières depuis le Brexit et le couronnement de Charles III, ont été marquées par une volonté de changement parmi les électeurs britanniques. Fatigués par les crises successives et les scandales politiques, ils ont choisi de tourner la page sur une longue période de domination conservatrice.
Mais les espoirs risquent d’être rapidement douchés, en particulier sur le volet migratoire. En effet, la Grande-Bretagne connaît une immigration massive du même ordre que la France, certains quartiers de grandes villes étant devenus méconnaissables. Et ce n’est pas le petit parti du Nigel Farage qui y pourra grand chose. Encore que, parti d’un score microscopique avoisinant les 1%, il réussit quelques années plus tard à faire voter le Brexit par une majorité de Britanniques. Patience est mère de toutes les vertus.
Une réaction en France
La gauche anglaise débarrassée du leadership de Corbyn ça donne ça. Prenons-en de la graine. https://t.co/XImKTeUT9W
— David Assouline (@dassouline) July 4, 2024