Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

Grèce : Un journaliste abattu

Le directeur de l’information d’une radio privée grecque, Sokratis Giolias, a été abattu de 15 balles, lundi devant son domicile. Trois hommes, déguisés en policiers, seraient impliqués. Un groupe terroriste a déjà revendiqué l’assassinat.

L’assassinat a tout d’une exécution. Sokratis Giolias, directeur de l’information d’une radio privée grecque, a été criblé de 15 balles, devant son domicile dans la banlieue d’Athènes, lundi à l’aube. L’homme de 37 ans n’avait aucune chance d’en réchapper. Déguisés en agents de police, trois hommes auraient demandé à Sokratis Giolias de quitter son domicile lundi matin, sous prétexte que sa voiture aurait été volée.

Un dossier sur la corruption

Journaliste renommé, Sokratis Giolias avait acquis une certaine notoriété dans le pays. Outre son poste de directeur de publication de la radio Thema 98.9, il avait aussi co-fondé un blog d’actualité très réputé dans le pays, Troktiko .

Au cours de sa carrière, Sokratis Giolias ne s’était pas fait que des amis. Le site du National Turk révèle en effet qu’il s’attaquait fréquemment aux hommes politiques et aux hommes d’affaires sur sa radio Thema FM et sur le blog Troktiko.

Selon certains de ces collègues, le journaliste devait bientôt publier une enquête sur la corruption. L’ensemble des partis politiques grecs et les syndicats de la profession ont vivement condamné cet assassinat. "Quelqu’un voulait faire taire un très bon journaliste d’investigation qui a dérangé beaucoup de gens avec ses papiers", a déclaré à son égard le président du syndicat des journalistes d’Athènes, Panos Sabolos.

"L’enquête balistique montre que les armes utilisées pour l’assassinat d’aujourd’hui ont servi dans des attaques revendiquées par la Secte Rebelle", a déclaré la police. Créé en décembre 2008, après des émeutes à Athènes, le groupe a pris pour cible la police et les médias, accusés de servir les intérêts d’hommes d’affaires corrompus et de tromper l’opinion publique.

En juin 2009, il a revendiqué l’assassinat d’un policier de la section antiterroriste d’Athènes, tué à bout portant de plusieurs balles. D’après la police, cela faisait plus de vingt ans que les gangs ne s’étaient pas attaqués à un journaliste. Le dernier meurtre remonte à 1985, lorsque le groupe terroriste Novembre 17 avait tué l’éditeur d’un journal conservateur Apogevmatin, Nikos Momferatos.