La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, en visite en Corée du Sud mercredi, s’est rendue dans la zone démilitarisée qui sépare au niveau du 38e parallèle le pays de la Corée du Nord. L’occasion d’annoncer de nouvelles sanctions et de mettre en garde l’Etat voisin sur son programme nucléaire.
C’est un événement diplomatique rare. Hillary Clinton, secrétaire d’Etat américaine, et son collègue Robert Gates, secrétaire d’Etat à la Défense, se sont rendus mercredi dans la bande de terre située entre la Corée du Sud et celle du nord, sur le 38e parallèle. Là s’étend, sur 4 km de long et 245 de large, la zone démilitarisée, instituée depuis la trêve de 1953 dans le but de prévenir tous risques d’invasion. Deux millions d’hommes des deux pays s’observent sur ce vaste terrain inhabité, surnommé DMZ, dernier vestige de la Guerre froide.
Le symbole est fort et il marque la volonté de Washington de parler directement à la Corée du Nord. Les Etats-Unis ont donc annoncé de nouvelles sanctions contre Pyongyang : "Nous visons spécifiquement (...) à cibler le pouvoir, cibler ses avoirs", a dit Hillary Clinton lors d’une conférence de presse aux côtés de Robert Gates et de leurs homologues sud-coréens. Ces sanctions, qui portent sur un gel des avoirs des dirigeants nord-coréens ou la vente et l’achat d’armes, sont une réponse à la politique poursuivie par le régime nord-coréen dans le domaine du nucléaire et ne visent pas la population, a-t-elle souligné.
Les tensions se sont accrues dans la péninsule coréenne depuis la mort, il y a quatre mois, de 46 marins dans le naufrage d’une corvette sud-coréenne, le Cheonan, que Séoul impute à son voisin. La Corée du Nord nie toute implication et a menacé Séoul de représailles en cas de nouvelles sanctions.
La Chine préoccupée
En outre, les Etats-Unis sont prêts à reprendre les discussions à six sur le programme nucléaire du régime reclus si celui-ci envoyait un "signal positif", a lancé Hillary Clinton. "Mais il n’y en a pas eu jusqu’à présent", a-t-elle ajouté. Elle a cependant souligné que la Corée du Nord pourrait obtenir un traité de paix, des relations normales avec Washington et la fin des sanctions si elle renonce à son attitude belliqueuse, respecte le droit international et entame un démantèlement irréversible de son programme nucléaire. "Si la Corée du Nord choisit cette voie, les sanctions seront levées, de l’énergie et d’autres aides économiques lui seront fournies et ses relations avec les Etats-Unis seront normalisées", a-t-elle avancé.
La Chine, seul allié majeur de Pyongyang, a exprimé sa "profonde préoccupation". "Nous exhortons les parties concernées à rester calmes et faire preuve de retenue, et ne rien faire qui puisse exacerber les tensions régionales", a dit le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, dans un communiqué.