La Suède va-t-elle finir par revenir de tout ? Sur l’instruction numérique à l’école, c’est fait, elle revient aux manuels scolaires. Pour l’immigration, c’est plus compliqué, visiblement. Les bienfaits de la submersion migratoire ne cessent de s’étaler aux yeux de tous, la liste des morts s’allonge, l’insécurité continue de s’étendre, mais on parle encore d’intégration déficiente. En attendant de prendre le problème à la racine, il faut gérer le quotidien. Aussi le Premier ministre a-t-il annoncé solennellement à la nation que les forces de l’ordre allaient être aidées par l’armée.
Quoi de neuf, direz-vous, pour en arriver là. À vrai dire, rien. La dynamique reste la même, mais ça finit quand même par atteindre des proportions telles qu’il n’est plus possible de ne pas passer un cap. La guerre des gangs et ses dégâts collatéraux ne cesse d’empirer. Douze morts au mois de septembre, dont trois en moins de vingt-quatre heures, cela fait beaucoup, même pour des Suédois compréhensifs. Ces affrontements entre bandes rivales sont même comparées à « la violence terroriste » par le chef de la police.
Le Premier ministre, conservateur, s’en est évidemment pris à ses prédécesseurs de gauche, au pouvoir de 2014 à 2022, leur reprochant « une politique migratoire irresponsable » due à leur « naïveté » et leur « ignorance ». Et aussi de n’avoir pas écouté ceux qui les ont prévenus : « Nous étions nombreux à voir ce qui se passait et à avoir mis en garde. »
Résultat, des fusillades, des bombes qui explosent, et un ensauvagement qui conduit des mineurs de plus en plus jeunes à être impliqués. Selon le chef de la police, « certains contactent eux-mêmes les gangs pour commettre des meurtres ». Les chiffres officiels indiquent que de janvier à août, 84 jeunes de 15 à 17 ans et 31 de moins de 14 ans ont été interpellés car soupçonnés de meurtres, tentatives de meurtre ou complicité.
L’escalade de la violence est liée à des rivalités entre gangs, qui tentent de s’étendre et empiètent sur le territoires de leurs voisins, mais aussi au sein de l’un des principaux d’entre eux. Les rivaux dirigent les opérations depuis la Turquie, où ils sont installés sans en être originaires : le principal protagoniste est né en Iran de parents kurdes irakiens, mais a grandi en Suède dont il a la nationalité. Malgré la demande de la Suède, il ne peut être extradé, car entre temps il a obtenu d’être un citoyen de la Turquie, où il a aussi un business. C’est d’ailleurs aussi là-bas que se porte le conflit, à coups de fusillades à Istanbul. Au lendemain de la dernière, le chef pris pour cible faisait tuer la mère de son rival en Suède. La mondialisation heureuse…