Charles Gave, qui nous a déjà expliqué par le menu pourquoi l’Europe se tire un balle dans le pied, voire dans la tête, avec ses sanctions contre la forteresse économique qu’est la Russie, alerte ici sur la pénurie alimentaire qui pourrait sévir dans les prochains mois. Les hydrocarbures ont considérablement augmenté alors même que l’approvisionnement est assuré par la Russie, premier exportateur de gaz et deuxième de pétrole brut. Dans le cas du blé, dont la Russie et l’Ukraine sont deux gros pourvoyeurs au niveau mondial, c’est la baisse de disponibilité qui pourrait faire surgir une crise d’importance, avec donc une baisse de production et conséquemment une forte hausse des prix.
Liste des pays africains les plus dépendants de la Russie et de l’Ukraine pour leurs exportations de blé :
La même chose (avec une perte d’information) en carte :
Le pourcentage des importations provenant de Russie ou d’Ukraine ne disant rien de la quantité importée, voici une carte qui en montre le volume (mesuré ici en millions d’euros) :
De quoi créer une crise alimentaire de plus, qui aura d’autant plus d’impact dans les pays déjà fragiles. On pourra alors imaginer à partir de ces informations quels pays fourniront les bataillons de migrants des prochaines vagues déferlants sur une Europe dirigée par des immigrationnistes.
L’Ukraine et la Russie figurent parmi les principaux fournisseurs mondiaux de blé. Depuis le début de l’invasion décidée par Vladimir Poutine, les exportations sont perturbées, les cours des prix s’envolent et l’inquiétude grandit dans des pays dépendant fortement de leurs importations de céréales.
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L’Égypte est la plus importante destination pour les blés russe et ukrainien, rappelle l’AFP. Ainsi, 85 % de ce qu’elle importe en blé vient des deux pays (62 % de Russie et 23 % d’Ukraine), selon les données de l’Observatoire de la complexité économique. La consommation de pain par habitant atteint 130 kg par an, bien au-dessus de la moyenne mondiale. Les plus de 102 millions d’Égyptiens, dont le tiers vit sous le seuil de pauvreté, subissent de plein fouet la flambée des prix des céréales et donc du pain.
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[…] L’Égypte a aussi annoncé stopper pour trois mois ses propres exportations de blé et de farine, « ce qui va frapper d’autres pays, en particulier l’Érythrée, la Somalie et le Yémen », anticipe auprès de l’AFP l’ONG européenne Transport et environnement.
En Tunisie, les prix des aliments grimpent également. Les habitants s’inquiètent. Les rayons de farine et de semoule sont pris d’assaut. La moitié du blé consommé dans le pays est importé. Il vient notamment d’Ukraine et de Russie. Le gouvernement assure cependant avoir des stocks pour trois mois.
[…] Le gouvernement subventionne largement les produits de base comme le café, le sucre, les pâtes ou la semoule. Le prix de la baguette n’a pas bougé depuis 10 ans (6 centimes d’euro).
Au bord de l’asphyxie financière et en grave difficulté économique, le gouvernement discute depuis février avec le Fonds monétaire international. Ce dernier pourrait exiger la fin de certaines subventions, une décision qui peserait lourd sur le budget des ménages.
L’Algérie est l’État du Maghreb qui achète le plus de blé à l’étranger chaque année. La Russie et l’Ukraine font partie des pays qui l’approvisionnaient ces derniers mois. […]
L’Etat algérien a cependant un atout dans sa manche : il exporte du pétrole et profite de la flambée des cours mondiaux. Par conséquent, Alger se trouve « en capacité d’acheter du blé même avec la hausse des prix », soutient Sébastien Abis, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques, auprès de France 24.
Le Maroc a importé plus de 4,5 millions de tonnes de blé en 2021, selon l’agrégateur de statistiques IndexMundi (contenu en anglais), qui se base sur les chiffres du ministère américain de l’Agriculture. La Russie et l’Ukraine figurent là encore parmi les fournisseurs. […]
Le gouvernement se dit toutefois prêt à importer des céréales de l’Union européenne ou de n’importe quelle autre région du monde, a rapporté la Société nationale de radiodiffusion et de télévision. Le pays fait face à une importante sécheresse, son économie est tributaire du secteur agricole, et il n’est pas à l’abri d’une révolte populaire. « Toutes les conditions sont réunies pour l’émergence d’un véritable mécontentement populaire qui représenterait alors une réelle menace pour la stabilité sociale », affirmait le quotidien Akhbar Al Youm (article en arabe), le 2 mars.
[Au Soudan] Dans l’un des pays les plus pauvres du monde, les conséquences de la guerre en Ukraine pourraient précipiter la population dans une crise alimentaire aiguë. D’ici la fin de l’année, « 20 millions de personnes seront en insécurité alimentaire » sur 45 millions de Soudanais, assure à l’AFP David Wright, de l’ONG Save the Children.
D’une part, parce que « 86 à 87 % du blé du pays proviennent de Russie et d’Ukraine ». De l’autre, car l’invasion de l’Ukraine par Moscou a fait flamber les prix mondiaux au-delà des records de 2008, qui avaient déjà conduit à des émeutes de la faim, explique David Wright.
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