L’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar va poursuivre son offensive à Tripoli. C’est ce qu’a promis, samedi 13 avril, le président du parlement basé dans l’est libyen – siégeant dorénavant à Benghazi –, malgré les appels pressants à l’arrêt des combats qui menacent de nombreux civils.
« Nous devons nous débarrasser des milices et des groupes terroristes », a estimé Aguila Saleh, président de la Chambre des représentants qui soutient le maréchal Haftar. Celui-ci a également assuré les habitants de Tripoli que « la campagne pour libérer la ville sera limitée et ne violera aucune liberté, mais permettra de rétablir la sécurité et de lutter contre le terrorisme ».
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L’ANL du maréchal Haftar mène depuis le 4 avril une offensive pour tenter de s’emparer de la capitale. Celui-ci espère étendre son emprise sur l’ouest de ce pays pétrolier, alors qu’il contrôle déjà l’est et une grande partie du sud, mais il se heurte aux forces loyales au Gouvernement d’union nationale (GNA), issu d’un accord politique interlibyen parrainé par l’ONU et soutenu par la communauté internationale depuis fin 2015.
Le maréchal Haftar reçu au Caire
Khalifa Haftar a été reçu dimanche 14 avril par le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, connu pour en être l’un des plus ardents soutiens. L’objectif de cette rencontre était, selon des médias officiels, de discuter des « derniers développements en Libye ». Le contenu et l’issue de ces discussions n’ont pour l’instant pas été communiqués.
Plus tôt dans la semaine, jeudi 11 avril, l’Union européenne avait réclamé l’arrêt de l’offensive sur la capitale libyenne. Diffusé par la haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, le communiqué avait été bloqué une journée par des divergences sur la question entre la France et l’Italie.
« Une option militaire ne peut être une solution », avait déclaré le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, qui appelle à un dialogue entre les belligérants. « Le risque est grand que cela provoque une crise humanitaire », avait-il ajouté. « Le chaos à Tripoli pourrait pousser également au départ de nombreux Libyens. »
Ancienne puissance coloniale en Libye, l’Italie soutient le gouvernement de Fayez al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale et attaqué depuis dix jours par les forces du maréchal Khalifa Haftar.
L’offensive surprise a ravivé les critiques contre Paris qui, comme Le Caire et Abou Dhabi, est accusé de soutenir l’homme fort de l’est libyen. « Je n’ai aucune raison de penser que la France puisse avoir des intérêts autres que celui de la stabilité », a commenté Giuseppe Conte dans les colonnes du Fatto Quotidiano.
Au moins 121 personnes ont été tuées et 561 autres blessés depuis le début le 4 avril de l’offensive, a indiqué l’Organisation mondiale de santé (OMS) dans la nuit de samedi à dimanche. La bataille de Tripoli a également fait plus de 13 000 déplacés.
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Un sujet de France 24 datant du 8 avril 2019 :