Ça se passe début décembre 2017 dans un restaurant de Scottsdale (Arizona). L’ex-producteur et mogul d’Hollywood Harvey Weinstein se fait souffleter par un client et traiter de « piece of shit », littéralement « tas de merde ».
L’agresseur, qui s’avèrera alcoolisé, voulait prendre une photo avec Harvey, qui a refusé. D’où la petite altercation.
Deux légers soufflets du revers de la main, ce n’est rien, la victime survivra. L’agresseur n’était pas Mike Tyson et puis Harvey a les joues bien rebondies (pas besoin de botox). Mais c’est hautement symbolique.
Après avoir été au sommet des sommets, Harvey se voit désormais traiter comme un moins que rien, une sorte de SDF. D’ailleurs, sans son aura sociale due à sa puissance, il en a le look. L’intouchable est devenu touchable, et on sent qu’il n’a plus beaucoup de protection, et physique et médiatique.
Sinon, à part ça, l’Arizona est un État de six millions d’habitants (simillon !) qui compte quasiment un Hispanique pour deux habitants. Autant dire que les Mexicains récupèrent en douce ce que les Américains leur ont volé au XIXe siècle. On se demande si le mur que Trump veut faire construire ne serait pas une arme contre la recolonisation des quatre États du sunbelt (la ceinture du soleil) par les « dos mouillés » (wetbacks), ces travailleurs mexicains des champs, plutôt que contre l’immigration en soi.
Pour finir, il n’est pas très élégant de s’en prendre à un homme à terre : peu de journalistes osaient s’en prendre à Harvey avant qu’il ne devienne The Pig. En France, c’est pareil : on ne peut toucher aux vrais puissants que s’ils sont déjà tombés. Ainsi, Bernard Tapie a été accusé de se servir de son cancer pour éviter d’affronter la justice sur l’affaire Adidas-Crédit Lyonnais-Lagarde-Sarkozy...
Je ne suis pas le meilleur ami de Tapie. Avons eu des différents. Mais là, je suis totalement solidaire avec lui. 1. Ce n est pas le genre à se défiler 2. Comment peut on l accuser d'instrumentaliser son cancer. C est totalement indécent !!! https://t.co/75pP1Y3VsL
— Patrick Chêne (@patrickchene) 10 janvier 2018
Les journalistes français étaient moins diserts quand Nanard tenait le haut du pavé, à la fois ministre (de la Ville... rires) et président d’un OM sur le toit de l’Europe, quand il invitait tous les hiérarques sur son yacht pour craquer du homard et boire de grands pinards...
C’est ce que doit se dire Harvey, lui qui a arrosé la planète du cinéma mondial avec ses fêtes cannoises bourrées de putes (on inclut les actrices qui savaient), de coke... et de jobs potentiels. Où est la reconnaissance du bas-ventre ?