Henry de Lesquen comparaissait ce mercredi devant la 17e chambre correctionnelle de Paris pour une série de tweets postés entre décembre 2015 et juillet 2016. Il y a croisé le « journaliste » Frédéric Haziza.
Les parties civiles réclament une « peine exemplaire » à l’encontre du président de Radio Courtoisie. Sa défense, elle, invoque la liberté d’expression. Récit de l’audience.
Parmi les propos visés par les signalements d’associations antiracistes, ses saillies contre la « musique nègre », la « mélanisation » de l’équipe de France de football – de « balle au pied », selon le vocable Lesquinien – et la « longévité » de la « plantureuse » Simone Veil, 88 ans, ministre d’État et rescapée du camp d’extermination d’Auschwitz.
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« L’inventeur des fours crématoires, c’est David »
Mais les « congoïdes » et la « musique nègre » ne sont pas les seules obsessions de l’accusé de Lesquen au menu de l’audience. En témoigne ses tweets sur la « plantureuse » Simone Veil et le « racisme des Juifs » : « Je suis émerveillé de la longévité des "rescapés de la Shoah" morts à plus de 90 ans. Ont-ils vécu les horreurs qu’ils ont racontées ? [...] La plantureuse S. Veil rescapée de la Shoah a 88 ans. À ma connaissance, elle va bien », avait gazouillé le très connecté Henry de Lesquen au printemps dernier.
« En voyant les photos des rescapés des camps, je suis arrivé à la conclusion qu’ils n’avaient pas pu survivre très longtemps. Je me suis donc interrogé sur certains témoignages », explique-t-il devant la cour, regrettant également la différence de traitement entre les anciens déportés « goyms » et les « rescapés de la Shoah » juifs. Après ses digressions anthropologiques sur les races humaines, Henry de Lesquen enfile la casquette de spécialiste du Talmud : « Les non-juifs y sont considérés comme des animaux. En vérité, l’inventeur des fours crématoires, c’est David ! »
« Vous dites n’avoir jamais nié ces crimes contre l’humanité, mais pourquoi alors utilisez-vous des guillemets dans votre tweet pour parler des "rescapés de la Shoah" » ? « N’est-ce pas une façon de mettre en doute ces événements ? », questionne Fabienne Siredey-Garnier. « Je suis limité à 140 signes, je ne peux pas tout expliquer ! », s’étrangle Henry de Lesquen.
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Six mois de prison avec sursis et 15 000 euros d’amende ont été requis par le parquet et le jugement a été mis en délibéré au 25 janvier.