Huit militaires iraniens ont été tués à l’extrême sud-est de l’Iran, près de la frontière pakistanaise, lors d’une attaque menée par des « terroristes armés », a déclaré un responsable local cité mardi par l’agence officielle Irna.
« Les terroristes armés dans un acte aveugle ont tué huit gardes-frontières et se sont enfuis au Pakistan », a déclaré Ali Asghar Mirshekari, le vice-gouverneur de la province du Sistan-Balouchistan, après cette attaque survenue lundi soir dans la région de Negur.
Rébellion sunnite
Les autorités iraniennes utilisent habituellement le terme de « terroristes » pour désigner des groupes de rebelles sunnites actifs dans cette zone. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière menée par ces rebelles dans la région depuis octobre 2013. À l’époque, le groupe extrémiste sunnite Jaish-ul Adl (Armée de la justice), avait revendiqué une attaque contre un poste-frontière iranien qui avait fait 14 morts. Selon les médias iraniens, le groupe Jaish-ul Adl a revendiqué l’attaque de lundi soir.
Accusations iraniennes
« L’Iran demande au Pakistan d’arrêter les terroristes, de les remettre aux autorités iraniennes et de ne pas permettre que le territoire pakistanais soit utilisé par les rebelles et les terroristes », a affirmé M. Mirshekari. L’Iran accuse régulièrement le Pakistan de ne pas agir avec fermeté contre les rebelles sunnites qui mènent des attaques contre le territoire iranien. Les autorités iraniennes accusent ces groupes d’agir pour le compte de « services de renseignement étrangers ».
Action antiterroriste
Cette attaque est intervenue après l’annonce du démantèlement d’un « groupe terroriste » dans la région de Ghasr-Ghand et Nikshahr, à une centaine de kilomètres au nord de Negur. Trois rebelles ont été tués et deux autres ont été blessés dans cette opération, selon le général Mohammad Pakpour, commandant des forces terrestres des Gardiens de la révolution, l’armée d’élite du régime islamique, chargés de contrôler la frontière.
Mur de séparation
L’Iran a entamé au début des années 1990 la construction d’un « mur » qui doit être achevé en 2015, pour fermer hermétiquement les quelque 1.800 km de frontières avec le Pakistan et l’Afghanistan. Les autorités veulent empêcher le trafic de drogue, la contrebande et les infiltrations de groupes rebelles ou de bandits, qui entretiennent un climat d’insécurité permanent dans les régions frontalières.