Le 28 avril 1969 le président de la République française Charles de Gaulle abandonne ses fonctions. Un départ annoncé trois jours auparavant en cas de vote négatif au référendum du 27 avril 1969. L’Homme quitte l’actualité et entre dans l’Histoire.
« Si je suis désavoué je cesserai aussitôt d’exercer mes fonctions. » Il y a 50 ans, Charles de Gaulle, président de la République française démissionnait, après le vote défavorable sur son projet de réforme du Sénat et de la régionalisation. Onze années de règne et une place particulière occupée sur la scène internationale.
Le général de Gaulle a annoncé son possible départ deux jours avant le vote du référendum sur « la création de région et à la rénovation du Sénat ». En effet le 25 avril 1969 dans une allocution radiodiffusée, il rappelle les enjeux de son projet de réforme et son intention de quitter le pouvoir si celui-ci était désapprouvé.
« Moi ou le chaos »
« Votre réponse va engager le destin de la France, parce que si je suis désavoué par une majorité d’entre vous, solennellement sur ce sujet capital, et quelles que puissent être le nombre, l’ardeur de l’armée, de ceux qui me soutiennent, et qui de toute façon détiennent l’avenir de la patrie, ma tâche actuelle de chef de l’État deviendra évidemment impossible, et je cesserai aussitôt d’exercer mes fonctions. »
De Gaulle poursuit en proclamant que son départ immédiat provoquerait dans le pays des remous politiques et des perturbations dont il est difficile de mesurer l’ampleur. Il s’agit d’un chantage plébiscitaire en quelque sorte, que conteste l’éditorialiste du Figaro au lendemain de l’intervention du président : « Pour un véritable démocrate, le procédé, tant de fois utilisé depuis 1958, est condamnable ».
Les électeurs sont donc confrontés à un dilemme, comme le relève Le Figaro le 26 avril : « Voter non, en dépit de tout ce que nous sommes en droit de reprocher au président de la République – et d’abord son entêtement à vouloir nous infliger une épreuve que rien ne justifiait, fera peser une hypothèque sur l’avenir. » Mais voter oui « ce serait admettre que nous acceptons sans réserve, inconditionnellement, tous les projets élaborés hors du Parlement, hâtivement bâtis et incompréhensibles, répétons-le, pour la plupart d’entre nous. »
« L’artisan de sa tragédie »
Le non l’emporte par 52,4 % contre 47,6 % de oui. Mais sans attendre les résultats définitifs Charles de Gaulle communique sa démission – indiquant qu’elle sera effective le 28 avril à midi.