Le chef de file des indépendantistes écossais, Alex Salmond, s’est montré convaincant - voire pugnace - lundi soir à l’occasion du dernier débat avant un référendum historique prévu le 18 septembre, mais rien ne dit que sa prestation fera basculer le scrutin.
Durant ces échanges parfois difficilement compréhensibles, Alex Salmond n’a pas hésité à hausser le ton face à son adversaire, Alistair Darling, qui conduit la campagne des partisans d’un maintien de l’Écosse dans le giron britannique.
Les tenants du oui à l’indépendance, en retard de plus de dix points dans les sondages, espéraient voir leur champion, en difficulté lors du premier débat, briller lors de cet ultime exercice.
Alex Salmond a répondu à leurs attentes : selon un sondage réalisé par le Guardian et l’institut ICM, 71 % des 500 personnes interrogées à l’issue de la discussion d’une heure et demie ont jugé qu’il l’avait emporté contre 29 % qui ont un avis contraire.
La figure de proue des indépendantistes n’a pas avancé de nouveaux arguments mais, tout au long du débat, il a régulièrement interrompu son interlocuteur et lui a répété les mêmes questions, une stratégie qui a réussi à désarçonner l’ancien ministre des Finances britannique.
« Les yeux du monde sont tournés vers l’Écosse », a dit Alex Salmond en guise d’introduction : « Notre heure est venue, franchissons le pas ».
John Curtice, professeur à l’université de Strathclyde et spécialiste des sondages, a également estimé qu’Alex Salmond était sorti vainqueur de la soirée. Mais, selon lui, ce succès ne signifie pas que les tendances vont s’inverser d’ici le 18 septembre.
« Un débat ne permet pas forcément de gagner des suffrages », a-t-il dit, tout en soulignant le manque de discussions de fond au sujet des questions économiques.
Les récents sondages montrent une légère remontée du camp indépendantiste, mais, selon une étude rendue publique le 15 août - dans laquelle n’apparaissent pas les indécis -, 57 % des votants tiennent toujours à l’accord qui lie l’Écosse à l’Angleterre depuis 307 ans, contre 43 % de personnes favorables à l’indépendance.