Pas étonnant que la cote des journalistes soit aussi basse. La grande presse hexagonale ne confond-elle pas trop souvent information et propagande ?
Quand le correspondant à Tel Aviv de tel grand quotidien (grand par les subventions que lui accorde l’État) nous raconte que « les dirigeants israéliens se frottent les mains [eu égard à] la rivalité grandissante entre l’Arabie soudite et l’Iran », il ne ment évidemment pas mais il se moque du monde, sachant que cette « rivalité grandissante » est a fortiori le fruit des efforts persévérants de l’État hébreu… dont l’Iran est l’ennemi principal, dixit Yossi Cohen (יוסי כהן), le tout nouveau chef du Mossad. Toujours selon la presse libérale-libertaire, Israël ferait également ses choux gras de « l’affaiblissement de l’Égypte, des ennuis de la Turquie avec la Russie et de la désintégration de pays tels l’Irak et la Syrie » et verrait « renforcé son statut de puissance régionale stable ».
Remettons les choses un peu à l’endroit. L’utilisation d’un langage puéril – les ennuis de la Turquie – n’est pas très sérieux. Ankara n’a pas d’ennuis avec les Russes. La destruction en vol, le 24 novembre dernier, d’un bombardier russe Su-24 n’a pas été accidentelle, il s’est agi d’un acte de guerre prémédité… d’ailleurs accompli peut-être grâce aux suivis satellitaires de Tsahal. C’est donc faire preuve d’une grande légèreté que de présenter des événements d’une telle gravité dans un registre ludique pour mieux faire accroire qu’au milieu de la tourmente, Israël serait parvenu à tirer son épingle du jeu, ce qui, ipso facto, lui permettrait de voir « renforcé son statut de puissance régionale stable ».
Soyons clairs : Israël n’est pas un État stable, ni à l’intérieur ni à l’extérieur. En 2013, selon le classement de l’OCDE, Israël arrivait en troisième position derrière la Turquie et le Mexique pour le taux de pauvreté. L’État hébreu vit, en effet, sous perfusion permanente.