« Il n’y a pas de journaliste français honnête, ça n’existe pas. Un journaliste français honnête c’est un chômeur, et un journaliste qui travaille c’est une pute » (Alain Soral, conférence de Toulon du 29 janvier 2012)
Christophe Forcari travaille. Chez Rothschild.
Lors de la venue de Marine Le Pen ce samedi 7 avril, à Lyon, M. Forcari est chargé de couvrir l’évènement. La salle 3000 est comble. Pas un siège de libre. Même les plus malhonnêtes détracteurs doivent se rendre à l’évidence et s’incliner devant les nombreuses preuves photographiques et autres retransmissions vidéos.
Mais cela ne fait point trembler notre coquin reporter qui écrira :
"Scénographie rodée, drapeaux tricolores brandis en tous sens et ferveur militante au rendez-vous. Pour une campagne aujourd’hui en panne. Et, à Lyon, sans la grande foule. Pas de personnes qui piétinent dehors, pas de marinistes accrocs debout dans les travées, mais beaucoup de fauteuils vides de manière éparses. Comme si la salle avait été remplie a minima, histoire de faire bonne figure. Pour son meeting en région Rhône-Alpes, dans la capitale des gaules, fief historique de son concurrent Bruno Gollnisch à la succession de Jean-Marie Le Pen, la présidente du Front national n’a pas fait le plein dans l’amphithéâtre lyonnais des trois mille… places.
Trop de fauteuils inoccupés dans les rangées. Dans ce bastion pur et dur de l’extrême droite la plus traditionnaliste, les militants n’ont sans doute pas jugé bon de venir remplir les sièges vides, alors que cette fédération régionale est une des plus puissantes du Front National. Sur les grands écrans de chaque côté de la tribune, un militant apparaît, en plan de coupe, avec son petit drapeau et à coté de lui, deux sièges vides".
Pourtant la charte d’éthique professionnelle des journalistes est claire :
Un journaliste digne de ce nom tient l’esprit critique, la véracité, l’exactitude, l’intégrité, l’équité, l’impartialité, pour les piliers de l’action journalistique ; tient l’accusation sans preuve, l’intention de nuire, l’altération des documents, la déformation des faits, le détournement d’images, le mensonge, la manipulation, la censure et l’autocensure, la non vérification des faits, pour les plus graves dérives professionnelles.(Charte d’éthique professionnelle des journalistes (SNJ, 1918/38/2011))
D’ailleurs c’est bien ce même Christophe Forcari qui se fendait d’une tirade vibrante lors d’une allocution à l’école de journalisme du domaine de la santé à Tunis : "La règle de base de tout bon article (scientifique) est, selon Christophe Forcari, la précision : toute information doit être vérifiée, croisée, recroisée puis expliquée, argumentée, étayée et surtout hiérarchisée. Le journaliste est le trait d’union entre celui qui diffuse l’information et celui qui la reçoit. Pour cela, il doit savoir rester neutre et objectif. Le journaliste ne doit pas se contenter d’à peu-près" (source : Livret Santé).
Ce n’est pas tant que ce faux grossier concerne Marine Le Pen qui nous a interpellé (on a le courage que l’on peut, taper sur le Front National n’en demande guère), mais plus précisément de comprendre comment Christophe Forcari en est-il arrivé là ? Car même un Abel Mestre, fort peu suspect de sympathies nationalistes, avait du admettre l’évidence lors du débat de Marine Le Pen à Sciences Po : "Dans la langue militante, cela s’appelle retourner une salle" (Le Monde, 5 avril 2012).
Doit-on alors y voir un lien avec son passé au Renouveau nationaliste dans les années 80 ? Cette casserole qui tinte dès que glisse son stylo sur la feuille de papier lui empêcherait-il d’être honnête ? Aurait-il lui aussi son passé collabo, ses zones sombres, son histoire officieuse, son Jean-Paul Admette1 ? Toute quincaillerie assurant à ses maîtres une parfaite loyauté et même ce petit zèle à quoi on les reconnaît ?
La salle, vue aile gauche :
Vue aile centrale supérieure :
Vue aile centrale inférieure :
Vue aile droite :