Le comédien et humoriste Jean-François Dérec, 55 ans, a été condamné jeudi pour injure raciste à l’encontre d’un agent de sécurité qui l’accuse de l’avoir traité de "sale nègre", propos que l’intéressé nie farouchement avoir prononcé.
La 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris l’a condamné à une amende de 2 000 euros avec sursis et un euro de dommages et intérêts à la partie civile. Jean-François Dérec s’est dit "scandalisé par ce jugement", expliquant à l’AFP que pour lui, parrain de SOS racisme, juif polonais, se "voir traiter de raciste, c’est la pire des choses".
Le 21 novembre 2011, le comédien voulait se rendre dans la loge de Guy Carlier, pour lui rendre visite après un spectacle au Théâtre des Champs-Elysées à Paris.
L’agent de sécurité a refusé de le laisser passer, et accuse M. Dérec de l’avoir alors traité de "sale nègre". "Il était vexé que j’aie réussi à lui échapper", avait déclaré Jean-François Dérec lors de l’audience fin août, reconnaissant qu’il l’avait qualifié de "con ou de connard borné et buté".
Il avait mis en doute la "fiabilité"du témoin, un collègue du plaignant, ajoutant qu’il n’avait "jamais traité quelqu’un de... Je ne peux même pas le dire devant vous", avait-il lancé au tribunal.
"J’ai cru que c’était une blague", avait-il dit au sujet de la plainte déposée 48 heures après l’échange litigieux. "Moi si on me traitait de sale juif, je n’attendrais pas deux jours pour porter plainte", a-t-il relevé.
Le plaignant avait demandé à l’humoriste de reconnaître les propos qu’il lui prêtait. Il n’était pas présent à l’énoncé du jugement.
"Est-ce qu’il a inventé cette injure ? Ce n’est pas impossible", a dit après le délibéré Me Alain Fraitag, conseil de M. Dérec, soulignant les "incohérences" entre les déclarations du plaignant et du témoin que celui-ci avait fait témoigner. Le comédien n’avait pas décidé jeudi s’il ferait appel de ce jugement.