Visiblement, cumuler les fonctions de maire, député, président de la communauté urbaine de Nantes et président du groupe PS à l’Assemblée nationale ne suffit pas à l’insatiable Jean-Marc Ayrault. Il faut croire qu’il lui reste des ambitions non satisfaites, puisqu’il vient de fournir aux puissants du moment quelques solides gages de bien-pensance.
En juillet, le dirigeant socialiste a surfé sur le tsunami Betancourt, personnage politique colombien de troisième zone, dont la médiatisation s’expliquait surtout par son appartenance à la haute bourgeoise mondiale et ses relais parisiens. Icône de la liberté selon les critères en vigueur, Ingrid Betancourt, au fond, n’était qu’un otage parmi d’autres – mais le maire de Nantes a tenu à faire savoir combien il la chérissait.
Dans la foulée, en août, il a reçu le Dalaï-lama, pantin folklorique financé par les États-Unis depuis la guerre froide pour déstabiliser la Chine. Voilà une autre incarnation du Bien et donc un autre client pour M. Ayrault, qui court derrière les médias aux ordres comme un chien derrière les poubelles – on ne sait jamais, il va peut-être en tomber quelque chose d’appétissant...
Ce n’était pas encore assez.
Le 2 septembre, notre homme s’est rendu à Tbilissi - ville jumelée avec la sienne - en vue de rencontrer le président géorgien Mikheil Saakachvili – le véritable responsable du conflit russo-géorgien. Ce faisant, il est allé serrer la main à un criminel de guerre. M. Saakachvili a en effet attaqué l’Ossétie du Sud, province séparatiste sous la protection de Moscou en vertu du droit international. M. Saakachvili a agressé une population civile. M. Saakachvili est le fauteur de la guerre récente. Lui, son gouvernement, et pas le gouvernement russe, qui n’a fait que défendre un petit peuple agressé lâchement.
Mais peu importe, sans doute, au maire de Nantes. Dans la France de Nicolas Sarkozy, lorsque le Kosovo est proclamé indépendant au mépris des résolutions de l’ONU, on nie allègrement le principe d’intégrité territoriale des nations. Et dans cette même France sarkozyenne, lorsqu’avec l’aide des USA et d’Israël, un petit dictateur caucasien déclenche une épuration ethnique, on se revendique de ce même principe d’intégrité territoriale pour défendre l’agresseur contre l’agressé. Il faut s’y faire : dans la France de Sarkozy, l’OTAN a toujours raison, et donc ses ennemis ont toujours tort. Dans la France de Sarkozy, la Russie indépendante est accusée d’impérialisme, tandis que la Géorgie soumise aux intérêts américains se voit décerner la palme du martyre.
Soyons clair : M. Ayrault sait que son pays est sous la coupe de l’OTAN, et s’il est allé à Tbilissi, c’est en bon petit laquais, pour se faire bien voir de l’Occupant. Conscient des rapports de force au sein de la classe politique française, ce « socialiste » est allé, à Tbilissi, chercher son brevet de gaucho-sarkozysme.
Nous nous associons bien sûr à la douleur du peuple géorgien, et nous respectons son deuil. Mais que M. Ayrault ne vienne pas nous dire qu’il s’est déplacé dans le Caucase, et qu’il a récolté 30 000 euros aux frais du contribuable nantais, uniquement parce qu’il aime la Géorgie. Dire cela, c’est se moquer du monde. Ayrault est allé à Tbilissi parce qu’il sait que le PS est devenu la marionnette de son adversaire proclamé. Ayrault est allé à Tbilissi parce qu’il veut garder ses bonnes places, en prendre d’autres si possible – et pour cela, il lui faut souffler dans le sens du vent, lécher les bottes des atlantistes et jouer les Sarko de gauche !
Voilà de quoi il s’agit. Le reste, c’est de la littérature.
E&R Loire-Atlantique
En complément :
Un chèque de 30 000 € aux réfugiés de Tbilissi, Ouest-France, 4 septembre 2008
À Gori, les habitants pansent leurs plaies, Ouest-France, 6 septembre 2008
Géorgie : « Il faut des observateurs européens ! », Ouest-France, 8 septembre 2008
En juillet, le dirigeant socialiste a surfé sur le tsunami Betancourt, personnage politique colombien de troisième zone, dont la médiatisation s’expliquait surtout par son appartenance à la haute bourgeoise mondiale et ses relais parisiens. Icône de la liberté selon les critères en vigueur, Ingrid Betancourt, au fond, n’était qu’un otage parmi d’autres – mais le maire de Nantes a tenu à faire savoir combien il la chérissait.
Dans la foulée, en août, il a reçu le Dalaï-lama, pantin folklorique financé par les États-Unis depuis la guerre froide pour déstabiliser la Chine. Voilà une autre incarnation du Bien et donc un autre client pour M. Ayrault, qui court derrière les médias aux ordres comme un chien derrière les poubelles – on ne sait jamais, il va peut-être en tomber quelque chose d’appétissant...
Ce n’était pas encore assez.
Le 2 septembre, notre homme s’est rendu à Tbilissi - ville jumelée avec la sienne - en vue de rencontrer le président géorgien Mikheil Saakachvili – le véritable responsable du conflit russo-géorgien. Ce faisant, il est allé serrer la main à un criminel de guerre. M. Saakachvili a en effet attaqué l’Ossétie du Sud, province séparatiste sous la protection de Moscou en vertu du droit international. M. Saakachvili a agressé une population civile. M. Saakachvili est le fauteur de la guerre récente. Lui, son gouvernement, et pas le gouvernement russe, qui n’a fait que défendre un petit peuple agressé lâchement.
Mais peu importe, sans doute, au maire de Nantes. Dans la France de Nicolas Sarkozy, lorsque le Kosovo est proclamé indépendant au mépris des résolutions de l’ONU, on nie allègrement le principe d’intégrité territoriale des nations. Et dans cette même France sarkozyenne, lorsqu’avec l’aide des USA et d’Israël, un petit dictateur caucasien déclenche une épuration ethnique, on se revendique de ce même principe d’intégrité territoriale pour défendre l’agresseur contre l’agressé. Il faut s’y faire : dans la France de Sarkozy, l’OTAN a toujours raison, et donc ses ennemis ont toujours tort. Dans la France de Sarkozy, la Russie indépendante est accusée d’impérialisme, tandis que la Géorgie soumise aux intérêts américains se voit décerner la palme du martyre.
Soyons clair : M. Ayrault sait que son pays est sous la coupe de l’OTAN, et s’il est allé à Tbilissi, c’est en bon petit laquais, pour se faire bien voir de l’Occupant. Conscient des rapports de force au sein de la classe politique française, ce « socialiste » est allé, à Tbilissi, chercher son brevet de gaucho-sarkozysme.
Nous nous associons bien sûr à la douleur du peuple géorgien, et nous respectons son deuil. Mais que M. Ayrault ne vienne pas nous dire qu’il s’est déplacé dans le Caucase, et qu’il a récolté 30 000 euros aux frais du contribuable nantais, uniquement parce qu’il aime la Géorgie. Dire cela, c’est se moquer du monde. Ayrault est allé à Tbilissi parce qu’il sait que le PS est devenu la marionnette de son adversaire proclamé. Ayrault est allé à Tbilissi parce qu’il veut garder ses bonnes places, en prendre d’autres si possible – et pour cela, il lui faut souffler dans le sens du vent, lécher les bottes des atlantistes et jouer les Sarko de gauche !
Voilà de quoi il s’agit. Le reste, c’est de la littérature.
E&R Loire-Atlantique
En complément :
Un chèque de 30 000 € aux réfugiés de Tbilissi, Ouest-France, 4 septembre 2008
À Gori, les habitants pansent leurs plaies, Ouest-France, 6 septembre 2008
Géorgie : « Il faut des observateurs européens ! », Ouest-France, 8 septembre 2008