Trente-trois leaders des pays sud-américains se sont réunis et ont formé un nouveau bloc régional, promettant des relations économiques et politiques plus étroites entr’eux. La Community of Latin American and Caribbean States (CELAC) exclut à dessein les Etats-Unis et le Canada.
Au second jour d’un sommet dans la capitale vénézuélienne Caracas, les leaders de ces pays latino-américains, de droite comme de gauche, ont signé officiellement la formation du bloc CELAC. La création de ce bloc a été louée comme la réalisation de l’idée bi-centenaire de Simon Bolivar pour une “indépendance” de l’Amérique latine.
Des analystes regardent la CELAC comme une alternative à l’Organisation of American States (OAS) qui siège à Washington et comme une tentative des pays d’Amérique latine de réduire l’influence états-unienne dans la région.
“Alors que les années passeront, la CELAC laissera derrière elle la vieille et obsolète OAS.” A dit le président vénézuélien Hugo Chavez lors de l’inauguration du bloc Vendredi dernier.
“Cela représente l’arrêt de mort de la doctrine Monroe” a dit le président nicaraguéen Daniel Ortega.
Quoi qu’il en soit, Washington ne voit pas la CELAC comme un remplacement de l’OAS, a dit le porte-parole du département d’état Mark Toner et les Etats-Unis continueront “à travailler par l’intermédiaire de l’OAS comme l’organisation multilatérale la plus importante parlant pour l’hémisphère.”
Le politologue Omar Jose Hassan Farinas a dit à RT espagnole que les Etats-Unis voient la CELAC comme une menace potentielle à leur hégémonie dans la région.
Chavez a aussi lu un communiqué qui s’oppose à l’embargo américain sur Cuba. La Havanne, qui n’est pas un membre de l’OAS a rejoint la CELAC, nouveau bloc régional.
“Plus d’ingérence. Assez est assez ! Nous devons prendre forme comme le centre du pouvoir mondial et demander le respect comme communauté et pour chacun de nos pays.” A dit le leader vénézuélien. Les 33 leaders se sont engagés à faire face à la crise financière qui a frappé l’Europe et les autres pays développés.
Dilma Rousseff du Brésil a insisté sur le fait que les pays latino-américains devront plus encore s’en remettre à leurs voisins pour faire face au tumulte de la crise mondiale. “La crise financière, économique se doit d’être au centre des préoccupations.” A dit Rousseff Vendredi soir. Ell a dit que l’Amérique latine doit “réaliser que pour garantir son cycle de développement actuel malgré les turbulences économiques du moment, cela veut dire que chaque politicien se doit de comprendre qu’il a besoin des autres.”
Le président chilien Sebastian Pinera qui a assumé la présidence tournante initiale de la CELAC, a exprimé ses espoirs que le bloc aidera à bâtir une coopération régionale malgré les différences entre quelques uns des 33 états membres.
Les leaders ont aussi disctuté de leur coopération dans le domaine de la lutte contre la traffic de drogue et le changement climatique.
La CELAC devrait être “une union politique pour bâtir un large centre de pouvoir pour le XXIème siècle”, a dit le président vénézuélien, insistant sur une croissance régionale forte alors que bon ombre de pays de la région développent des liens plus étroits avec l’Asie ou l’europe et réduise leur dépendance traditionnelle avec les Etats-Unis. La formation de la CELAC a été chaudement encouragée par la puissance mondiale montante, la Chine. Chavez a lu à haute voix une lettre du président chinois Hu Jintao, félicitant les leaders sur la formation de ce nouveau bloc.
Hu a promis de renforcer la coopération avec la CELAC et a souligné que les relations entre la Chine et les pays d’Amérique latine en ce début de XXIème siècle ont vu un développement rapide avec l’expansion d’une coopération mutuelle bénéfique, d’après l’agence de presse Xinhua.
Les pays membres de la CELAC ont une population combinée de 600 millions de personnes et un PIB combiné de 6000 milliards de dollars, environ le tiers de celui combiné des Etats-Unis et du Canada.