La crise diplomatique entre Beyrouth et plusieurs pays du Golfe s’est aggravée dimanche, l’Arabie saoudite jugeant « inutile » de traiter avec le Liban tant qu’il est « dominé » par le Hezbollah pro-iranien, et les Émirats appelant leurs ressortissants à quitter ce pays en plein effondrement économique.
« La domination du Hezbollah dans le système politique au Liban nous inquiète et rend inutile pour l’Arabie saoudite et les autres pays du Golfe de traiter avec ce pays », a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhan, à la chaîne de télévision Al-Arabiya.
La crise diplomatique a été déclenchée après des propos du ministre libanais de l’Information, George Kordahi, critiquant la guerre au Yémen, où l’Arabie saoudite intervient depuis 2015 à la tête d’une coalition militaire pour soutenir le gouvernement face aux rebelles Houthis proches de l’Iran.
Dans une émission télévisée datant du 5 août et diffusée lundi dernier, M. Kordahi, qui n’était pas alors encore ministre, a qualifié « d’absurde » l’intervention de la coalition au Yémen, jugeant que les insurgés se défendaient « face à une agression extérieure ».
Ses propos ont entraîné des mesures de rétorsion de la part de l’Arabie saoudite, poids lourd du Golfe et rival régional de l’Iran, qui a rappelé vendredi son ambassadeur au Liban, demandé le départ de l’ambassadeur libanais et décidé d’arrêter toutes les importations en provenance de ce pays.
Bahreïn, le Koweït et les Émirats arabes unis ont également décidé d’expulser des chefs des missions diplomatiques libanaises et de rappeler leurs ambassadeurs ou chargés d’Affaires à Beyrouth en « solidarité » avec l’Arabie saoudite, ancien soutien politique et financier du Liban.
Les Émirats, qui participent ainsi que Bahreïn dans la coalition militaire intervenant au Yémen, ont en outre appelé dimanche leurs ressortissants se trouvant au Liban à quitter le pays « le plus tôt possible ».
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