Après la Chine et la France, c’est au tour de l’Australie de publier un Livre blanc sur sa défense. Le document a ainsi été présenté le 3 mai par le chef du gouvernement australien, Mme Julia Gillard, et son ministre de la Défense, Stephen Smith.
Ainsi , Canberra entend maintenir ses ambitions militaires, notamment pour ce qui concerne ses forces aériennes et navales, qui avaient été déjà affirmé dans un précédent Livre blanc, élaboré en 2009. Il est ainsi question de porter l’effort de défense australien à 2% du PIB, contre 1,8% actuellement.
Au niveau des matériels, l’Australie confirme son intention de doter, à terme, ses forces aériennes d’une centaine d’avions F-35A, un appareil dont le développement, assuré par le constructeur américain Lockheed-Martin, a généré d’importants surcoûts.
“Bien que le programme Joint Strike Fighter (F-35, ndlr,) a subi des dépassements de coûts et des retards, le gouvernement reste déterminé à faire de cet appareil la capacité de frappe principale de nos forces de défense”, a expliqué Mme Julia Gillard.
Dans un premier temps, il est prévu d’acquérir 72 F-35 pour en équiper 3 escadrons de la Royal Australian Air Force, ce qui permettra à cette dernière de remplacer ses F/A-18 Hornet. Une autre tranche de 28 appareils sera commandée à l’horizon 2030, c’est à dire quand il s’agira de retirer du service les 24 F-18 Super Hornet dont elle dispose.
Justement, à propos de ces dernier, il avait été question d’en transformer une douzaine en E/A-18 Growler, c’est à dire une version de guerre électronique. Finalement, Canberra a décidé d’acquérir 12 nouveaux exemplaires pour 1,5 milliards de dollars.
Toujours au sujet des capacités aériennes, il est prévu d’acquérir 10 avions de transport C-27J Spartan ainsi que 7 hélicoptères de transport CH-47F Chinook supplémentaires et des drones RQ-4 Global Hawk.
Quant à la Royal Australian Navy (RAN), il était attendu des précisions concernant ses sous-marins. Et il n’est pas question de la doter de submersibles à propulsion nucléaire.
“En raison de la valeur stratégique et de l’importance des capacités sous-marines, le gouvernement demeure engagé à remplacer la flotte de 6 sous-marins de la classe Collins existante par une flotte élargie de 12 sous-marins conventionnels qui répondront aux besoins stratégiques futurs de l’Australie. Ces sous-marins seront assemblés en Australie du Sud”, indique le document.
Par ailleurs, le Livre blanc australien prévoit le remplacement de plusieurs types de navires, dont les patrouilleurs de la classe Armidale et les bâtiments de ravitaillement HMAS Sirius et Success.
Sur le plan stratégique, le Livre blanc australien se démarque du précédent en adoptant une position plus mesurée à l’égard de Pékin. “Le gouvernement ne croit pas que l’Australie doive choisir entre son alliance de longue date avec les États-Unis et ses relations en pleine expansion avec la Chine ; et ni les États-Unis, ni la Chine ne pensent que nous devions faire un tel choix”, indique le document, qui rappelle que ces deux pays “demeurent les deux plus puissants États de la région et du globe.”
“Nous voulons également voir, puisque la Chine modernise son armée, une transparence de cette modernisation militaire. Nous sommes plus que transparents en ce qui concerne la défense australienne, sa posture et ses projets. Nous demandons la même transparence”, a toutefois expliqué Julia Gillard.