La preuve que les Français ne sont pas complotistes, malgré les délires de Rudy IIIe Reichstadt, de la Fondation Jean-Jaurès et de l’institut Ifop, c’est que dans l’affaire du petit Grégory, personne n’a jamais proposé ni défendu de version alternative délirante. Tout le monde a attendu, patiemment, la vérité. Elle a fini par venir, par petits bouts, lentement, au bout de 30 ans. Et encore, on ne saura jamais tout.
Depuis, le fait divers qui a touché les Français c’est celui de l’enlèvement et du meurtre de la petite Maëlys. Inutile de revenir sur les faits, ils ont été abondamment décrits, jusqu’au sordide, dans tous les médias qui ont besoin de vendre. On en est même arrivé à lire « les restes » à propos de la dépouille de la petite fille. Ceux qui sont capables d’écrire ça devraient voir leur carte de presse déchirée sur le champ.
Mais ce n’est pas le sujet. Le sujet c’est : l’affaire Lelandais est-elle terminée ? Et là on ne parle pas des autres éventuelles victimes de Lelandais, mais de la version officielle qui nous a été servie en moins de 24 heures, une avalanche de révélations, de faits, de découvertes, bref, une résolution ultra rapide après des mois d’obstruction, de lenteur, de silences. Soudain, la digue de la Vérité a craqué.
Aurait craqué. Car le client de Jakubowicz a-t-il dit la vérité, toute la vérité ? Son défenseur, qui a semblé extrêmement nerveux depuis son entrée en fonction, et de plus en plus jusqu’à la mise en scène finale où tout s’enchaînait et se résolvait comme par miracle – le surgissement de la tache de sang, les aveux inattendus de l’accusé, la découverte du corps à proximité – a changé de stratégie, est passé du politique au crapuleux, se mélangeant les pédales et les genres.
Au bout du compte, malgré la résolution de l’affaire – le corps de la victime a été retrouvé –, personne ne sait ce qu’il s’est vraiment passé. Et ne comptons pas sur Lelandais pour nous le dire (il est redevenu subitement mutique). Sur son avocat non plus, qui a justifié le « mensonge » comme arme de la « défense ». On ne sait donc toujours pas qui a tué Maëlys, pourquoi, et surtout, quand. Voici deux versions contradictoires sur cette affaire qui ne fait que commencer.
En premier, la version de Jakubowicz – l’ex-avocat de la LICRA – qui a donné la preuve de manque de sang-froid du début à la fin mais qui a défendu un « homme » et non un « monstre ». Puis la version d’un inconnu qui soutient – sans preuves – la version d’un enlèvement par un réseau pédocriminel.
Nous ne cautionnons évidemment ni l’une ni l’autre. La vidéo de « Spirit », qui part un peu dans toutes les directions, et parfois trop loin, a l’avantage de poser des questions sur les incohérences ou les zones d’ombre de la version officielle, celle de Jakubowicz.
Ce dernier a évidemment droit à la parole, même s’il n’y a que sa version qui transparaît dans les médias. Privilège d’avocat célèbre ou d’ex-patron de la LICRA ?