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L’armée afghane confrontée à un fort taux de désertion

Au 30 septembre 2012, les effectifs de l’armée nationale afghane s’élevaient exactement à 182.209 soldats, l’objectif étant qu’il soit de 187 000 d’ici la fin de cette année. L’on aurait pu atteindre ce résultat beaucoup plus tôt s’il n’y avait pas un très important taux de désertion parmi les militaires afghans.

Selon le rapport semestriel du Pentagone récemment remis au Congrès américain et portant sur l’évolution de la situation en Afghanistan, ce taux de désertion s’est stabilisé au cours des deux dernières années. Seulement, s’il n’a pas augmenté, il reste à un niveau trop élevé, avec un nombre de déserteurs compris entre 2 400 à 5 500 selon les périodes de l’année.

Au total, rapporte l’AFP sur la foi de propos tenus par le général Olivier de Bavinchove, le numéro 3 de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), déployée en Afghanistan sous l’autorité de l’Otan, ce sont 50.000 soldats afghans qui quittent l’uniforme chaque année, ce qui fait un taux de désertion de près de 26%. Grosso modo, cela représente l’équivalent d’une petite quarantaine de régiments forts de 1 200 personnels.

Cela étant, le ministère afghan de la Défense a contesté ces chiffres. Selon lui, le taux de désertion est de 10 à 15%, ce qui, sur une base de 180.000 soldats, donne entre 18 000 et 27 000 déserteurs chaque année. Ce qui, pour son porte-parole, le général Zahir Azimi, est “normal en temps de guerre.”

Mais toute de même. A titre de comparaison, la stastistique, pour l’armée de Terre française, était de 391 déserteurs pour l’année 2009, soit l’équivalent de 0,3% des effectifs…

Plusieurs raisons expliquent le fort taux de désertion de l’armée afghane. Le rapport du Pentagone avance en effet le manque de responsabilité, un défaut d’encadrement, la séparation avec les familles, le rythme opérationnel élevé, le refus de permissions et des sanctions totalement inefficaces pour dissuader ceux qui ont l’intention de quitter l’uniforme.

A cela, l’on pourrait ajouter l’intimidation de leurs proches par les taliban, un niveau de soldes jugé insuffisant ou encore, comme l’a souligné le général de Bavinchove, la “culture du combattant saisonnier”, certains soldats s’offrant des permissions non autorisées pour, par exemple, participer aux récoltes quand ils sont issus d’un milieu paysan. Pour autant, le nombre de déserteurs ayant rejoint l’insurrection serait “marginal”, selon le numéro 3 de l’ISAF, mais, a-t-il ajouté, il y a un “risque” que cette dernière soit renforcée à l’avenir par ces anciens soldats réguliers.

Cela étant, a encore fait valoir le général français, “cette hémorragie est un risque mortel pour un pays et une institution (l’armée) qui rencontrera des difficultés financières considérable” dans la mesure où ce fort taux de défection coûte “850 millions de dollars” chaque année. Aussi, et devant le faible taux de réengagement, les forces afghanes doivent remplacer, chaque année, un tiers de leurs effectifs. Ce qui n’est évidemment pas sans conséquences sur leur expérience…

Pour compliquer davantage la donne, le recrutement de nouveaux soldats est désormais soumis à un contrôle plus strict, afin d’empêcher les infiltrations d’insurgés, voire de trafiquants de drogues.

 






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