Hier soir, outre Midane, les autorités ont repris le contrôle du quartier de Barzeh, dans le nord de Damas, les rebelles confirmant leur « repli tactique » de ces deux quartiers.
Toujours ans le nord de l’agglomération, Qaboun serait pratiquement libéré des bandes. Au sud de l’agglomération, le faubourg d’al-Kadam, contigu à celui d’al-Tadamone, aurait lui aussi été purgé de toute force rebelle constituée. Une source sécuritaire a affirmé à l‘AFP que les combats avaient cessé à Tadamone, base de départ des rebelles à Damas..
On signalait des combats dans le quartier Ruken Al-Din, ainsi qu’à Jobar (nord-est) où l’armée semble progresser assez vite, et à Daraya. L’armée progressait ausi dans le quartier (nord-ouest) de Kafar Soussé.
Autre zone d’affrontement, les « Champs de Mezzeh », aux approches sud-ouest de la capitale. Systématiquement, les militaires multiplient les points de contrôle aux limites des quartiers afin d’empêcher les bandes décimées d’ exporter le chaos dans le secteur voisin.
Sinon, une forte explosion à signaler dans le tunnel d’Al-Amwyeen, qui aurait occasionné d’ importants dégâts matériels. Ce pourrait être l’explosion qu’a entendu la correspondante de Russia Today, Maria Finoshina.
Pour autant la sécurité n’est pas totalement rétablie : le journaliste Mohamed Aisa’id de la télévision syrienne a été kidnappé à Jdaidet Artouz (Damas) vendredi ; ses amis et collègues ont lancé une mise en garde, demandant de « ne pas croire aux informations qui seront lues par ce journaliste tant que l’annonce de sa libération des mains de ses ravisseurs n’aura pas été faite officiellement sur les médias syriens ».
Premier bilan de la « bataille » de Damas
Reste qu’au soir du cinquième jour de ce que l’ASL présentait comme la bataille décisive pour la « libération » de Damas et la chute ou la fuite de Bachar, il semble bien que les groupes armés ne livrent plus que des combats d’arrière-garde, prélude à un « repli tactique » cette fois global.
Il se peut que certains puissent se cacher, en attendant « des jours meilleurs », dans des secteurs où la population est plus favorable – relativement au reste de la ville – à l’opposition. Mais on imagine que les autorités vont tout faire pour ne laisser aucun insurgé se refaire une santé ailleurs. Cette bataille de Damas est pour le pouvoir une chance de « casser », militairement et moralement, une partie appréciable de l’insurrection.
Celle-ci, en revanche, peut au moins se vanter d’avoir apporté une atmosphère de guerre et de chaos dans la capitale du pays, jusque-là largement épargnée, si l’on excepte les attentats à la voiture piégée et les combats dans le secteur de Douma (nord-est de l’agglomération), par les violences de l’ASL.
Mais ce succès médiatique et psychologique ponctuel lui aura certainement coûté très cher. Accessoirement, les Damascènes dans leur grande majorité risquent de développer un puissant sentiment de « plus jamais ça » et de resserrer les rangs autour du régime. Du reste, l’AFP reconnait, ce samedi 21 juillet, que les manifestations d’opposants du vendredi ont été « de faible ampleur » et n’en signale qu’à Damas et Deraa.
Les postes-frontières repris
Dans le reste du pays, le gouvernement a marqué également des points. S’appuyant sur des sources officielles tant syriennes qu’irakiennes, la chaîne d’information al-Mayadine – lancée récemment par des dissidents d’al-Jazeera pour contrer la désinformation de cette dernière – a confirmé vendredi après-midi la reprise du poste frontalier (vers la Turquie) de Bab al-Hawa, dans le nord d’Idleb.
Mais aussi de Boukamal (ou al-Bukamal), la ville frontalière avec l’Irak, située sur l’Euphrate. Mais peut-être s’agit-il plus exactement du poste-frontière et non de la vile elle-même.
À en croire l’OSDH – et donc les médias français – une nouvelle « bataille » majeure s’est ouverte vendredi à Alep, la deuxième ville de Syrie, mais l’officine londonienne pro-ASL ne donne guère de détails à ce sujet : l’OSDH a une fâcheuse tendance à inventer des « violents combats » là où il y a de simples échanges de tirs. Mais attendons d’en savoir plus….