La foule immense, la multitude des débats et des invités produisent une diversité dans les opinions qui s’échangent. Avec des couacs possibles. Et compréhensibles. Et pardonnés.
Cette année, Charlie Hebdo était à l’honneur. Bon.
Bon, mais fallait-il que dans la même page de L’Humanité du mardi 15 septembre figure deux fois la photo de Gérard Biard, un adversaire haineux des peuples en lutte ? Fallait-il qu’il soit invité à donner un avis ? Fallait-il le revoir (et de trois !) sur L’Humanité.fr du même jour ?
Fallait-il le laisser pérorer au centre de la fête tandis que les amis de l’Amérique latine étaient confinés en bordure, loin des colonnes du journal, loin de l’Agora, ce grand lieu de débats et de rencontres ?
Fallait-il que Gerardo Hernández, un des 5 héros cubains, présent sur la fête, (il y a quelques mois il purgeait une peine de deux fois la prison à vie plus 15 ans) soit absent de tout grand débat après le tsunami politique du rapprochement de Cuba avec les USA ? Fallait-il aller, pour le trouver, chercher le Venezuela sur son stand alors que des élections à haut risque vont avoir lieu dans ce pays dans quelques mois et que le résultat va impacter toute l’Amérique latine ?
Certes, soyons juste, restons calme, on a vu des dirigeants communistes sur des stands latino-américain. Certes une responsable communiste de haut niveau a participé à un débat animé par Viktor Dedaj. Mais tout cela était du off, comme au Festival d’Avignon où une hiérarchie existe entre deux types d’offres culturelles.
Biard à La Courneuve, Biard parlant de laïcité pour ne pas avoir à parler des combats anti-impérialistes, Biard chez l’ennemi, lui qui vomit les communistes et tout ce qui ressemble à une révolution. La fête de l’Humanité a-t-elle invité un jour un plus grand ennemi de ceux qui arpentent ses allées, montent et animent les stands, distribuent des tracts, soutiennent les révolutions, vibrent pour les pays d’Amérique-latine qui se libèrent des USA, des banques, du FMI ?
Car si Wolinski et Charb, ont toujours fréquenté les communistes et soutenu Cuba (même quand la direction du PCF avait lâché l’île), Biard, rédacteur en chef de Charlie Hebdo (chef de la rubrique « International », avant la tuerie) conchie tout ce qui peut faire de l’ombre à l’oncle Sam en Amérique latine.
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Illustration : Gérard Biard invité le 1er mai 2015 à Washington par la Freedom House, organisme financé par le gouvernement des États-Unis et participant activement aux diverses ingérences impériales sous couvert d’« avancée de la démocratie ».