Apple, Google, Microsoft : toutes ces entreprises disposent de sommes considérables hors des Etats-Unis qu’elles refusent de rapatrier... Par peur de l’impôt.
Voilà une histoire signée Rob Lever de l’AFP qui vaut son pesant d’or. Dans un long article, le journaliste de l’agence de presse révèle qu’Apple, Microsoft, Google ou Cisco disposent de fonds considérables hors du territoire américain...
Sommes que ces entreprises ne souhaitent pas rapatrier chez l’oncle Sam car elles seraient du coup immédiatement taxées à 35 %. Du coup, cet argent « dort » car ces ténors de la high-tech ne savent pas trop quoi en faire.
D’après l’article, Apple disposerait d’un trésor de pas moins de 81 milliards de dollars hors des Etats-Unis, Microsoft ferait dormir 54 milliards de dollars, Google 43 milliards, Cisco 42 milliards.
D’après la désormais célèbre agence de notation Moody’s, toujours citée par l’AFP, 22 groupes américains conserveraient de cette manière à l’abri du fisc américain 70 % de leurs liquidités, pour un total « qui pourrait passer de 289 à 400 milliards de dollars dans les trois années qui viennent. »
Un manque à gagner de 90 milliards de dollars par an
Des chiffres qui ont de quoi donner le tournis, surtout en période de crise. D’autant que certaines de ces sommes n’ont... jamais été taxées où que ce soit – c’est le cas pour Apple –, selon le directeur de l’organisation américaine Citizens for Tax Justice (CTJ) cité par l’agence de presse.
Cette association se bat justement pour que le magot des grandes entreprises américaines n’échappe pas à l’impôt et pour tenter de presser le Congrès pour que ce pactole profite aux caisses de l’Etat. CTJ estime à 90 milliards de dollars par an le manque à gagner pour le trésor américain.
Les corporations, de leur côté, cherchent à faire baisser le taux d’imposition de 35 %, faisant miroiter de nombreuses créations d’emplois en compensation. L’affaire a aussi pris un tournant politique. Le candidat républicain à la Maison Blanche, Mitt Romney, souhaite un système « territorial » avec lequel l’impôt serait prélevé là où le bénéfice est réalisé.