Le programme Apollo était, de la bouche du président américain de l’époque de sa création, John Kennedy, un programme scientifique et diplomatique. L’année dernière, les Etats Unis ont cessé ces missions pour des raisons budgétaires.
Mais de plus en plus d’investisseurs privés se substituent aux gouvernements pour la conquête de l’espace. Récemment, on a appris qu’un groupe de magnats du secteurs des technologies, menés par le réalisateur de cinéma James Cameron, le CEO de Google Larry Page, et le président de son conseil Eric Schmidt, va bientôt construire des vaisseaux spatiaux pour exploiter les ressources minières des astéroïdes.
Ce projet rencontre un certain scepticisme, compte tenu de ses coûts « astronomiques », puisque certains estiment qu’attirer un astéroïde sur la Lune pourrait se monter à 2,5 milliards de dollars. De plus, cette exploitation minière spatiale des métaux précieux risque de conduire à une forte augmentation de la quantité de métaux précieux disponibles sur le marché, ce qui va en faire chuter les cours, et remettre en question sa rentabilité même.
Cependant, un autre projet spatial a pris corps ce mois-ci : SpaceX, l’entreprise qui construit et exploite la fusée Falcon 9 et la capsule Dragon qu’elle transporte, a signé un contrat de 1,6 milliards de dollars (environ 1,2 milliards d’euros) pour assurer des missions de fret de marchandises à destination de la Station Spatiale Internationale (ISS). Cette dernière est l’incarnation de ce qui se faisait jusqu’ici : un projet de 100 milliards de dollars (environ 75 milliards d’euros) voulu par des gouvernements, et qui n’a pas réellement démontré son utilité scientifique jusqu’à présent.
SpaceX servira non seulement pour les approvisionnements de la Station Spatiale Internationale, mais il est déjà également prévu de lui faire assurer des lancements de satellites qui complèteront sa rentabilité. La capsule Dragon pourra transporter des astronautes, d’abord pour renouveler le personnel de la station spatiale, mais peut-être aussi dans le cadre de vols touristiques spatiaux, dans le cas où une clientèle extrêmement fortunée manifesterait de la demande pour des voyages spatiaux orbitaux.
Et cette ère de la privatisation de l’espace ne fait probablement que commencer. Elon Musk, le CEO de SpaceX, qui est aussi le co-fondateur de Paypal, n’envisage son projet que comme l’une des étapes nécessaires qui lui permettront d’aboutir à ce qu’il puisse prendre sa retraite sur Mars….