Pour le moment, les négociations portant sur le programme nucléaire iranien, menées par l’Iran d’un côté et le groupe dit des « 5+1 » (États-Unis, France, Royaume-Uni, Chine, Russie Allemagne) de l’autre, sont dans l’impasse. Et il règne une certaine confusion au sujet de leur éventuelle reprise.
Ainsi, l’administration Obama a démenti une information du New York Times, qui, s’appuyant pourtant sur des confidences de responsables américains, affirme que Washington aurait trouvé un accord avec Téhéran pour avoir des pourparlers bilatéraux directs au sujet de ce programme nucléaire controversé.
En Israël, le numéro deux du gouvernement, Moshé Yaalon, a pour sa part confirmé l’existence de « contacts discrets » entre les États-Unis et l’Iran, justement pour arriver à un accord portant sur des négociations directes concernant le dossier du nucléaire, ce que Téhéran a toujours refusé, d’après ce responsable israélien.
C’est dans ce contexte que les États-Unis et Israël ont donné le coup d’envoi, le 21 octobre, de leur plus important exercice militaire conjoint, appelé Austere Challenge.
Prévues initialement au printemps dernier, ces manœuvres ayant pour thème la défense antimissile avaient été repoussées à une date ultérieure. Le ministre des Affaires étrangères israélien, Avigdor Lieberman a évoqué, en faisant référence à l’Iran, des raisons « diplomatiques et régionales » ainsi que « des tensions » et de « l’instabilité » pour expliquer ce report.
Autrement dit, les désaccords entre Washington et Tel Aviv au sujet de l’opportunité d’une opération militaire contre les sites nucléaires iraniens ont sans doute joué sur la tenue de l’exercice Austere Challenge 12, pourtant planifié de longue date. D’ailleurs, la participation américaine est moins importante qu’elle aurait dû l’être.
En effet, même si des impératifs budgétaires ont été avancés, le Pentagone avait initialement prévu d’engager plus de 5 000 hommes ainsi que deux destroyers Aegis. Au final, seulement 3 500 militaires américains – dont un millier en Israël – et un seul navire sont concernés par cet exercice.
Ces manœuvres vont durer 3 semaines. Elles viseront notamment à tester des dispositifs antimissiles, comme l’Arrow 2 et l’Iron Dome, mis en œuvre par l’armée israélienne, ou encore la dernière version du système Patriot déployé pour l’occasion par le Pentagone.
Il sera également question, pour les militaires israéliens, d’évaluer, par simulation le système appelé « Fronde de David », censé intercepter des missiles d’une portée de 40 à 300 km.
Officiellement, l’objectif d’Austere Challenge 12 est « d’améliorer la coopération sur la défense antimissile » entre Israël et les États-Unis ainsi que de « promouvoir la stabilité dans la région ». C’est du moins ce qu’a prétendu le général américain Craig Franklin, l’un des organisateurs de cet exercice.
« Le scénario prévoit de faire face à des menaces venues de tous les fronts », a précisé le général israélien Nitzan Nuriel. « Chacun peut y voir le message qu’il veut. Le fait que nous nous entraînions et travaillions ensemble est un message fort en soi », a-t-il ajouté.