Les historiens américains ont étudié tous les aspects de l’esclavage des Africains par les Blancs, mais ont largement ignoré l’esclavage des Blancs par les Nord-Africains.
Christian Slaves, Muslim Masters (Esclaves chrétiens, maîtres musulmans) est un récit soigneusement documenté et clairement écrit de ce que le Prof Davis nomme « l’autre esclavage », qui s’épanouit durant approximativement la même période que le trafic transatlantique, et qui dévasta des centaines de communautés côtières européennes.
Dans la pensée des Blancs d’aujourd’hui, l’esclavage ne joue pas du tout le rôle central qu’il joue chez les Noirs, mais pas parce qu’il fut un problème de courte durée ou sans importance. L’histoire de l’esclavage méditerranéen est, en fait, aussi sombre que les descriptions les plus tendancieuses de l’esclavage américain.
Un commerce en gros
La côte barbaresque, qui s’étend du Maroc à la Libye moderne, fut le foyer d’une industrie florissante de rapt d’êtres humains depuis 1500 jusqu’à 1800 environs. Les grandes capitales esclavagistes étaient Salé au Maroc, Tunis, Alger et Tripoli, et pendant la plus grande partie de cette période les marines européennes étaient trop faibles pour opposer plus qu’une résistance symbolique.
Le trafic transatlantique des Noirs était strictement commercial, mais pour les Arabes, les souvenirs des Croisades et la fureur d’avoir été expulsés d’Espagne en 1492 semblent avoir motivé une campagne de rapt de chrétiens, ressemblant presque à un djihad.
« Ce fut peut-être cet aiguillon de la vengeance, opposé aux marchandages affables de la place du marché, qui rendit les esclavagistes islamiques tellement plus agressifs et initialement (pourrait-on dire) plus prospères dans leur travail que leurs homologues chrétiens », écrit le Prof. Davis.
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