Décidément, les députés majoritaires à l’Assemblée (pas très) nationale se font plaisir : ils viennent de s’autovoter une petite augmentation bien dodue, alors qu’ils bénéficient déjà d’enveloppes diverses pour frais en tout genre.
En réalité, ils n’utilisent pas tout... pour se garder le pognon diront les mauvaises langues adeptes du tous pourris. On rappelle que dans cette période de disette économique quasi généralisée, la France est la championne du nombre d’élus, grâce ou à cause des conseils municipaux, avec 600 000 champions de la démocratie, contre 25 000 au Royaume-Uni. Loin de nous l’idée de virer ces excellents fonctionnaires qui régissent la vie de millions de Français, mais un petit effort serait le bienvenu. Un peu moins de monde à la gestion, un peu plus à la production...
Et on ne parle pas des hôtels (c’est Attali qui va être content de ce nom à la con) de région, générateurs d’une gabegie à un niveau inégalé. On nous rebat les oreilles depuis trois décennies avec le coût de la démocratie, la démocratie a un coût, bla, bla et bla, mais quelle démocratie ? On a vu beaucoup de coûts, on n’a pas vu beaucoup de démocratie, et on en voit de moins en moins.
Jean-Jack Queyranne (PS) reçoit en 2011 des mains de l’architecte Christian de Portzamparc « son » hôtel de région, où doivent « travailler » 2000 personnes...
Le plafond annuel de la dotation matérielle des députés (DMD), qui permet aux élus de couvrir une partie de leurs frais de mandat (téléphonie, taxis/VTC, affranchissement), va passer de 18.950 euros à 21.700 euros. Une décision qui provoque des remous au sein même du collège des questeurs de l’Assemblée.
Bis repetita… En octobre 2019, la décision des questeurs — chargés de l’administration financière de l’Assemblée nationale — d’augmenter la dotation d’hébergement mensuelle des députés de 900 à 1.200 euros, avait suscité la polémique. Monté au front médiatique pour éteindre l’incendie, le premier questeur, Florian Bachelier (LREM), avait justifié cette dépense supplémentaire, en expliquant qu’elle entraînerait à terme... des économies, par le moindre recours des députés aux nuitées d’hôtel payées par l’Assemblée nationale. Un pari audacieux, dans le contexte d’une institution qui puise régulièrement dans ses réserves pour présenter un budget équilibré.
Un an et demi après ce premier « coup de poker », le collège des questeurs vient de récidiver en augmentant de 15 % la dotation matérielle des députés (DMD), une enveloppe spécifiquement dédiée aux frais de téléphonie, de taxis/VTC, et d’affranchissement du courrier. Auparavant fixée à 18.950 euros annuel, celle-ci s’élève donc désormais à 21.700 euros, comme l’ont révélé nos confrères de La Lettre A.
Portée par le premier questeur, Florian Bachelier, cette mesure sera compensée par des économies, dont la nature n’a pas été précisée. Officiellement, la hausse de la DMD aura pour but de compenser les dépenses supplémentaires des députés (l’affranchissement, notamment) pour garder le contact avec les électeurs malgré la pandémie. Selon nos informations, il s’agirait plutôt d’un « cadeau » à la cinquantaine de députés qui ont dépassé le plafond autorisé de la DMD, au titre de l’exercice 2020.
[...] Outre l’indifférence au contexte économique difficile qu’elle suppose, la décision d’augmenter la DMD de 15 % a été prise en dépit de sa sous-utilisation chronique par l’écrasante majorité des députés. Pour rappel, ces derniers disposent également d’une avance de frais de mandat (AFM) de 5.600 euros par mois pour faire face à leurs dépenses professionnelles.
[...] Pour la députée (LR) Marie-Christine Dalloz, présidente de la commission spéciale chargée de vérifier et d’apurer les comptes de l’hémicycle, la hausse de la dotation matérielle des députés est totalement injustifiée.
« Les questeurs augmentent la DMD pour quelques dizaines de députés qui la consomment entièrement, voire dépassent le montant autorisé. Lâchez-vous, vous pouvez y aller ! C’est ça le message ? Je suis inquiète de la progression de toutes les dotations aux députés sur ce quinquennat, en dépit du budget déficitaire de l’Assemblée ! », soupire l’élue jurassienne, que Capital a contactée.
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