On appréciera l’expression « la seule donnée dans le vert », l’augmentation très importante du nombre d’autoentrepreneurs d’une année sur l’autre, qui n’est que le signe, très négatif, de l’uberisation de l’économie.
Selon le dernier bilan réalisé par l’Acoss à la fin du deuxième trimestre, moins de la moitié d’entre eux ont déclaré un chiffre d’affaires positif qui en moyenne chute de 19 % sur un an.
L’activité des auto-entrepreneurs a été lourdement impactée par la crise liée au Covid. À la fin du second trimestre 2020, seulement 846.000 d’entre-eux (sur un total de 1,9 million) déclaraient un chiffre d’affaires positif, soit 8 % de moins que l’année précédente, selon un rapport de l’Acoss. Un an plus tôt, ils étaient 15,7 % de plus à déclarer un chiffre d’affaires positif.
Pire, le chiffre d’affaires trimestriel global diminue de 18,9 % sur un an. Le chiffre d’affaires trimestriel moyen diminue de 11,9 % sur un an, passant sous la barre des 4000 euros (3792 euros contre 4303 euros un an auparavant).
L’hébergement, les taxis et VTC, les arts, spectacles et autres activités récréatives, la restauration et débits de boissons, et le commerce de détail sur marchés sont les secteurs les plus impactés par la crise, peut-on lire.
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Un chiffre d’affaires moyen trimestriel sous les 4000 euros
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Le recul du chiffre d’affaires des auto-entrepreneurs s’observe dans toutes les régions : de -15,8 % dans les Hauts de France, à -20,8 % dans la région Paca.
Seule donnée dans le vert de ce bilan trimestriel, le nombre d’auto-entrepreneurs continue à progresser. À fin juin, ils était 21,8 % de plus qu’il y a un an à 1,9 million, soit 218.000 personnes supplémentaires.
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Second coup de poignard : la hausse des cotisations sociales pour 350 000 autoentrepreneurs
La nouvelle risque de déplaire fortement aux quelque 350 000 autoentrepreneurs exerçant en libéral dans le pays. Passé inaperçu fin décembre 2020, un projet de décret prévoit une augmentation de cinq points du taux de cotisation pour les travailleurs de cette catégorie souhaitant bénéficier d’une retraite complémentaire, comme l’ont révélé nos confrères de Capital.
Actuellement à 22 %, le niveau de l’ensemble de leurs cotisations sociales devrait ainsi passer à 27,10 % dès cette année. Le décret, que Le Figaro a également pu consulter, fixe ainsi « la mise en place d’un taux optionnel majoré pour les micro-entrepreneurs membres des professions libérales non réglementés permettant l’acquisition de droits à la retraite complémentaire ».
Selon le président de la Fédération nationale des auto-entrepreneurs (FNAE), Grégoire Leclercq, la hausse du taux de cotisation était une des pistes déjà dans les tuyaux depuis un certain temps. Selon lui néanmoins, la base du calcul amenant au taux de 27,1 % contenu dans le décret est faussée. « La direction de la Sécurité sociale a pris comme base un abattement fiscal forfaitaire pour les frais et charges qui n’existe en réalité pas sur ces professions libérales », explique-t-il au Figaro.
Grégoire Leclercq siège au Conseil de la protection sociale des travailleurs indépendants (CPSTI), dont la FNAE est membre. « Des concertations ont été entamées depuis quatre mois avec la Sécurité sociale. Mais au fil des semaines, j’ai vu la situation se dégrader et une incompréhension s’installer », affirme le président de la Fédération.
Une surcotisation demandée aux professionnels
Autre mauvaise nouvelle, le projet de décret révèle également que le taux de cotisation de 22 % appliqué ces trois dernières années, et représentant un forfait social censé couvrir l’ensemble des risques de la Sécurité sociale, n’a en réalité pas financé la retraite complémentaire. Depuis trois ans, il y avait une absence d’informations concernant la répartition des cotisations entre les différents risques de la Sécurité sociale. « On nous a privés de nos points retraite sans nous le dire. Cela est semblable à un abus de droit », estime la FNAE.
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