S’il s’agit des juifs religieux, ils ne l’appelent jamais Yahweh. Même en Judée c’était déjà interdit (la fameuse scène de la lapidation dans La Vie de Brian), sauf pour le grand prêtre, une fois par an, tout seul au fond du temple de Jérusalem. Les juifs religieux diront ha kadoch baroukh hou (« le saint, béni soit-il »), ha kadoch (le saint), ha chem (le nom, pour ne pas avoir à en prononcer… le nom !)… En fait personne ne sait comment s’articulaient les 4 consonnes y, h, w, h.
I. Shahak, Histoire juive, religion juive :
En fait, plus une de ces personnes [ceux qui sont étrangers à la culture juive] lit la Bible, et moins elle en sait sur le judaïsme orthodoxe. Car ce dernier voit dans l’Ancien Testament un tissu de formules sacrées immuables dont la récitation est un acte de grande vertu, mais dont la signification est entièrement fixée de l’extérieur.
L’erreur de voir dans l’Ancien Testament la source d’autorité du judaïsme est banale et ancienne.
C’est la vanité des apologistes juifs, que tandis que les nations instruites de l’Antiquité furent abusées par les fables du polythéisme, leurs ancêtres simples de Palestine préservèrent la connaissance et l’adoration du vrai Dieu. Il n’est pas facile de réconcilier les attributs moraux de Jéhovah avec la norme de la vertu humaine : ses qualités métaphysiques sont exprimées obscurément ; mais chaque page du Pentateuque et des Prophètes est une preuve de sa puissance : l’unité de son nom est inscrite sur la première table de la loi ; et jamais aucune image visible de l’essence invisible n’a souillé son sanctuaire.
Edward Gibbon (dix-huitième siècle), History of the Decline and Fall of the Roman Empire, V.
Remarquer que le F∴ Gibbon flétrit ici « Jéhovah » dont il aurait dû être un adorateur s’il n’avait su par la cabale qui est la base de la F∴M∴ que le dieu des FF∴ n’est pas « Yhwh ». En fait la F∴M∴ en se référant à Noé (Constitutions d’Anderson, version modifiée de 1738) abolit la norme des épisodes postérieurs : volonté divine d’une variété de nations (tour de Babel), dix commandements…
Ce sont des lucifériens qui dirigent le monde, pas des vétéro-testamentaires. S’il s’agit de les comprendre il est donc doublement vain de critiquer un texte par ailleurs dépourvu d’originalité.
Et si c’est le lien ou la distance entre judaïsme et sionisme qu’il s’agit de mesurer, alors c’est au Talmud et à la cabale qu’il faudrait s’intéresser.