Le patronyme Debré remonterait au substantif hébraïque davar (« chose ou parole », « mot »), au pluriel dvarim (« choses ou paroles, mots ») et divrei thorah (« paroles, mots issu(e)s de la Torah »). Tant la translittération de l’hébreu en français que l’adaptation à l’état civil français d’un nom d’origine alémanique ou austro-bavarois ont entraîné le changement du phonème v en b. (Wikipédia)
« Vous êtes d’accord que ce système de défense pourrait sauver des vies en Ukraine », insiste le « journaliste » français Guillaume Debré, fils de Jean-Louis Debré (ex-président du Conseil constitutionnel) et directeur-adjoint de la rédaction de TF1-LCI, illustrant ainsi la partialité antidéontologique de la majorité de nos représentants médiatiques.
Au-delà de cette pseudo-question, tout au long de l’interview, le fils Debré montre une inqualifiable obséquiosité vis-à-vis du Premier ministre israélien, considéré quasiment comme son supérieur hiérarchique.
Guillaume Debré et la rédaction de TF1-LCI vont un peu vite en besogne avec leur titre « je réfléchis à livrer le Dôme de fer à Kiev » : Netanyahou n’a jamais dit qu’il allait livrer l’équivalent de son système de défense anti-missiles à Kiev, mais son louvoiement fait trembler de plaisir l’intervieweur. Entrer en guerre contre la Russie, même de manière défensive, c’est une autre affaire que de pilonner les civils palestiniens.
« Nous étudions cette question en fonction de notre intérêt national, nous avons d’autres considérations. Notamment la très grande proximité opérationnelle entre l’armée de l’air israélienne et l’armée de l’air russe. Leurs avions opèrent dans l’espace aérien syrien, nous avons évité jusque-là toute confrontation. Nous ne voulons pas de confrontation militaire avec la Russie. Nous avons des considérations à prendre en compte que d’autres pays n’ont pas. »
Ensuite, le petit Debré avance avec un plaisir non feint qu’« une usine militaire a été détruite par une frappe en Iran ». Selon les autorités iraniennes, les images de l’attaque du drone montrent que seul le toit d’une construction a été endommagé.
Attaque à #Ispahan : « Un site des Gardiens de la révolution accuse Israël et avertit que 'des drones frapperont des pétroliers sionistes' »
David Rigoulet-Roze, chercheur à @InstitutIRIS pic.twitter.com/fx3BsBLhHI
— i24NEWS Français (@i24NEWS_FR) January 29, 2023
Debré ne peut s’empêcher de sourire quand Netanyahou se moque de la vision du monde iranienne :
« Voilà comment l’Iran voit le monde : l’Amérique est le grand Satan, Israël est le petit Satan et l’Europe est le Satan de moyenne taille. Ne le prenez pas mal, vous êtes un Satan de taille moyenne, mais vous êtes quand même un Satan. »
Quand Netanyahou passe à la critique du pouvoir en Iran, il oublie de comparer le sort des femmes iraniennes au sort que les Israéliens réservent aux Palestiniens... Sa diatribe pourrait tout à fait s’appliquer aux forces dites de sécurité israéliennes en Palestine !
« Regardez comment ils détestent la démocratie, regardez ce qu’ils font à ces femmes, si braves, qui contestent le port du voile, des hommes et des femmes, dans la rue, qui demandent des droits les plus fondamentaux, celui de dire, de penser, de porter ce que l’on veut ! La véritable nature de ce régime est enfin révélée à la fois par la brutalité de la répression intérieure, et par le massacre d’innocents hors de leurs frontières. »
Netanyahou, soutenu par Debré, invite les Européens, déjà en guerre larvée contre la Russie, à ouvrir un second front, toujours à la place des Israéliens, ou à leur botte, contre l’Iran. Macron, qui était en faveur de la poursuite des négociations avec l’Iran sur l’enrichissement nucléaire (civil), aurait tourné casaque grâce à l’influence de Netanyahou. On espère que notre président, passé du camp des pacifistes à celui des bellicistes, n’est pas victime d’un chantage.
C’est à la fin de l’interview que le fils Debré ose poser une question sur « l’escalade de la violence en Israël, dans la Cisjordanie et dans la bande de Gaza ». Debré ne parle pas de violences israéliennes ou palestiniennes, mais de « violences » tout court. Netanyahou saute sur cette imprécision – volontaire – pour palestiniser et désisraéliser ces violences. Le Premier ministre peut alors donner libre cours à sa désinformation sur le « terrorisme », le nom israélien de la résistance palestinienne à l’oppression, à la colonisation et aux tueries de l’État raciste israélien.