Ce besoin de tout vouloir dégueulasser, surtout ce qu’il y a de plus sacré en nous, d’où cela peut-il bien venir ?
Ainsi, Charlie Hebdo vient-il de flatuler un premier volume de la vie du prophète Mahomet. Les textes, rien à dire, ce sont ceux de l’ancestrale tradition musulmane. Mais les dessins… Tout le monde savait que Charb dessinait d’un pied distrait, à l’aide d’une truelle trempée dans un pot à merde ; mais là, tout de même… Pauvre prophète. Pauvre Martin, pauvre misère, comme chantait Georges Brassens. [...]
Tout cela amène plusieurs questions.
La première. Est-il licite de tout écrire et publier ? À titre personnel et ce en tant qu’ancien directeur de journal, je dirais que oui. Mais ajouterais, en guise de codicille, qu’il est de ces libertés qu’on peut s’abstenir d’exercer. Ne serait-ce que pour ne pas blesser son prochain. Rien à voir avec l’autocensure, mais plus avec la décence commune chère à George Orwell.
La deuxième. Il faudrait tout de même se montrer un jour cohérent. Dieudonné en prison et le Nobel pour Rushdie ? Si liberté d’expression il y a, elle doit valoir pour tous. Redeker comme Faurisson.
La troisième, la plus importante, peut-être. Pourquoi des aigrefins s’abriteraient-ils derrière cette même liberté d’expression en trompe-l’œil qu’ils sont les premiers à bafouer. C’est bien Siné qui s’est fait virer de Charlie pour antisémitisme, ce pour un papier qui était à l’évidence vulgaire — Siné a toujours été vulgaire — mais qui n’avait rien d’antisémite. Ou si oui, interdisons Muriel Robin, Pierre Desproges, Michel Hazanavicius et Bernard Lazare.
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Les caricatures subversives, c’est chez Joe Lecorbeau :